Chapitre 47

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Comment aurait-elle pu refuser ? Il avait vraiment besoin de quelqu'un pour le soutenir. Elle se décala sur le lit pour lui laisser de la place, car elle s'était mise en diagonale dans son sommeil. Sa main tapota les draps vides, montrant au garçon qu'il pouvait venir. Ce dernier courut jusqu'à elle, pour se blottir dans ses bras.

Tori avait l'impression d'avoir un petit frère, elle qui avait toujours été la dernière de la famille, se retrouvait à prendre soin d'un plus jeune comme elle l'aurait fait pour un membre de sa fratrie. Raco faisait ressortir en elle un côté presque maternel qu'elle ne se connaissait pas. Le louveteau s'était roulé en boule contre son ventre, il ressemblait vraiment à un petit canidae comme ça. Il avait les mêmes réflexes qu'un chiot. Elle trouvait ça adorable et lui caressa les cheveux pour l'aider à s'endormir.  

Elle l'observa longtemps, la fatigue semblant déserter son corps. A vrai dire elle venait de se reposer pendant plusieurs heures. Elle ne voulait pas bouger pour ne pas déranger l'enfant, quand il lui parut endormi assez profondément elle posa délicatement ses pieds au sol. Elle avait une furieuse envie de se défouler, sa journée n'avait pas été remplie de beaucoup d'exercices physiques et à présent elle sentait un trop plein d'énergie en elle qui ne demandait qu'à être éliminé.

Elle s'efforça de faire le moins de bruit possible en sortant. Dans le couloir elle hésita un instant, ne sachant pas trop aller. Elle penchait pour la salle de sport mais en même temps courir dans les bois la tentait beaucoup.

Elle prit la direction de l'air libre, les échauffements de boxe attendront un peu. Elle ne l'avouera jamais à sa famille mais elle maintenant elle adorait la boxe, elle qui considérait ça comme un sport de brute avant. Enfin son opinion n'avait pas vraiment changé sur ceux qui tapaient juste pour taper. Mais elle aimait s'entraîner, sentir la fatigue gagner ses muscles à force de répéter les mêmes enchaînements.

Toujours pieds nus, elle arriva à l'orée du sous bois. Elle s'enfonça entre les arbres, enveloppée dans un voile épais d'obscurité. Il n'y avait pas de lune ce soir, pas de féerie due à sa lumière laiteuse mais un noir réconfortant sous le couvert des feuilles. Elle ne se prenait pas un tronc dans la figure parce que sa vue était assez développée pour l'orienter et que sa nature d'élémentaire de la terre la guidait dans ce dédale de feuillus et de conifères.

Ce fut plus ou moins inconsciemment qu'elle se rendit à la clairière aux lucioles qu'elle avait trouvée la fois où elle s'était endormie dehors en regardant des biches. L'espace était plus sombre que la dernière fois mais les étoiles, étincelantes, étaient hypnotisantes. Elles brillaient de mille feux, se démarquant sur le ciel noir. Parmi elle un satellite se déplaçait rapidement, reconnaissable parce qu'il brillait moins et bougeait de manière constante.

La jeune femme était fascinée par ce manège quand elle sentit une présence à travers le lien de meute. Kim était dans le coin ! Elle essaya de le répéter, il y avait un gros oiseau à moitié caché au sommet d'un arbre à la lisière de l'étendue d'herbe. Elle leva la tête dans cette direction :

- Tu as aussi une insomnie ?

Elle n'eut pas de réponse.

- Ah tu dors dehors en forme de zozio en fait ? J'avais cru entendre que tu découchais pas mal, c'est que pour ça ?

Ce n'était pas vrai, elle voulait juste le faire réagir, mais elle avait l'impression de parler dans le vide. Elle n'avait pas parlé avec l'asiatique en seul à seule depuis longtemps, l'occasion était parfaite.

- Bon ben si tu dors je vais me taire...

Un hululement lui répondit, une voix deux arbres plus loin se répercuta sur la clairière :

Le Sceau (tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant