Chapitre 28

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Ce lundi matin, quand Astoria se réveilla, il pleuvait des cordes et le tonnerre semblait faire la guerre aux éclairs. Il n'était que sept heures trente, mais elle voulait avoir du temps pour se préparer et s'acheter un bon latte au caramel chez Starbucks avant d'avoir cours l'heure suivante. Elle fit un sac en prévision de ce soir, vu qu'on son Aor Yfir lui avait si gentiment proposé de rester au manoir, « quelle ironie ! » ne put s'empêcher de penser encore une fois l'étudiante. Elle enfila ensuite des vêtements et, quand elle fut prête, elle engouffra quelques tartines, grillées pile comme il le fallait. Elle avait acquis une expérience non négligeable en grillage de pain.

Quand elle allait ranger son bol de lait vide dans le lave-vaisselle, elle vit par de cuisine le chat noir détrempé passer et s'asseoir sur le rebord de sa fenêtre. Elle l'ouvrit le laissant rentrer s'il voulait. Entre félins, ils se comprenaient : la pluie dans le pelage, c'était pas incroyable. Il se précipita à l'intérieur, et ayant de bonnes manières, il s'assit sur le torchon étendu sur le plan de travail, accueillant la vaisselle mouillée dessus. Il prit soin à ne faire dépasser aucune patte, et aucun poil de sa queue. Tori fut amusée par son comportement presque précieux, qui semblait attentionné, il devait avoir des propriétaires exigeants. Elle prit une autre serviette pour le frotter, ébouriffant tous ses poils lui donnant un aspect comique.

— Désolée mon grand, mais je vais sortir bientôt, je peux pas te laisser là ! Tu vas pas être au sec très longtemps.

Elle tiqua un moment parce qu'elle sentait par le lien de meute que Taylor n'était pas loin, elle se demandait ce qu'il faisait dans le coin, mais ne voulant pas trop s'introduire dans sa vie privée elle ne le contacta pas. Elle sourit en pensant à ce soir, penser à Taylor revenait à penser à la blague qu'ils avaient préparée pour sa sœur.

Elle alla se laver les dents en vitesse avant de prendre toutes ses affaires sans oublier son bloc de dessin et sortit de chez elle, le chat sur les talons. Elle se dirigeait vers son pick-up quand elle sentit une boule de poils humides se coller contre ses jambes. Elle baissa la tête et vit le petit, pas si petit, félin couleur nuit se tasser derrière elle. Elle suivit le regard de l'animal pour tomber sur le chat perle de samedi soir, qui avançait d'une démarche aguicheuse. Astoria rigola du ridicule de la situation, un mâle se cachant d'une femelle. Dans sa tête ça lui fit vaguement penser au comportement de l'Aor Yfir chez Walmart l'autre jour.

— Allez mon grand, comme t'es mignon je t'emmène en stop jusqu'au Starbucks, ça te va ?! rigola-t-elle.

Elle ouvrit la porte de son carrosse métallique et la bête se précipita dedans, trop heureuse d'échapper à la chatte collante. Pourtant il colla son museau à la vitre, semblant presque regretter son acte. La jeune fille avait envie de rire, la vie amoureuse d'un chat était peut-être beaucoup plus compliquée qu'on ne le croyait.

« Ou alors ce n'est pas un chat » fit la voix amusée de Reece.

La boutique de café fut bientôt en vue.

— Hey mon pote, tu es arrivé à destination ! Je compte pas trop te prendre un donut alors tu peux descendre maintenant.

Elle était dans la file du drive thru, et le chat bougea du siège passager pour s'étendre paresseusement sur le volant. Elle lui fit des chatouilles et ouvrit sa portière pour lui permettre de sortir.

— T'inquiètes on se reverra, rigola la française en voyant comment il traînait pour s'en aller.

Elle récupéra les deux boissons qu'elle avait commandées plus tôt, grâce à l'application Starbucks qui malheureusement n'était disponible qu'aux États-Unis. Elle était terriblement pratique, dommage qu'il ne soit pas possible de l'avoir en France.

Le Sceau (tome 1 et 2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant