Chapitre 15

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Jules vit la panique sur mon visage. Son sourire s'effaça d'un coup et il sembla lui aussi paniqué l'espace de quelques secondes. Il se reprit très vite cependant et me dit calmement :

« Abi ! Tout va bien. Je te tiens. Tu te souviens ?»

Mes tremblements m'empêchaient de me concentrer sur ce qu'il disait. Jules me dit de le regarder. Il dut se répéter plusieurs fois pour que je comprenne enfin ses paroles et que je commence doucement à chercher son regard. Je finis par l'accrocher et Jules sourit doucement.

Je me retournais vers le mur et fermais les yeux pour me calmer. Le premier coup que j'avais reçu de Liam me revint en mémoire. Ma respiration se calma alors que je chuchotais :

« Princesse... »

Mes muscles se détendirent et je me redressais à mon rythme. Une fois que je me sentis redevenue maîtresse de moi-même, je me mis à redescendre. En fait, je me laissais plus faire descendre par Jules qu'autre chose mais je ne m'en occupais pas. J'essayais tout de même de faire une partie du boulot pour ne pas perdre la face.

Quand mes pieds touchèrent enfin le tapis j'eus un sourire de victoire. Je me sentais bien. Parfaitement à ma place sur le sol résistant d'un bâtiment. Jules s'approcha de moi inquiet mais je lui souris de toutes mes dents. Il me rendit mon sourire et me tapota maladroitement l'épaule pour me féliciter.

« Tu vois. Je savais que tu en étais capable. »

Il avait cru en moi et cela m'avait touchée. Je n'avais rien fait d'incroyable et pourtant j'avais l'impression d'avoir abattu un dragon. Je préférais mille fois le rôle du chevalier à celui de la princesse en détresse. Même si j'exagérais au sujet du dragon mais le vertige était loin d'être une cible facile.

Je croisais soudain le regard de Lili qui plus loin avec Mat me regardaient. Je leur fit signe que tout allait bien. Mon amie mit ses deux pouces en l'air comme pour me féliciter à son tour.

Jules m'expliqua comment je devais le parer. Je n'étais pas du tout sûre de moi et je lui demandais s'il était sûr et s'il ne voulait pas changer de partenaire.

« Non pas du tout. Si tu as réussi à monter ce mur alors tu peux me parer sans problème. »

Je regardais le mur hésitante.

« Si tu le dis...

-Pourquoi tu me trouve si gros que ça ?»

Jules fit mine d'être vexé et se toucha le ventre. Je ris, ce qui me détendit. Je serrais la corde dans mes mains avec détermination et fit signe à Jules que j'étais prête. Il se mit à grimper sans l'once d'une hésitation. Il me faisait confiance et cela me fit chaud au cœur. Je comptais être à la hauteur de sa confiance.

Parer quelqu'un se révéla être plus facile que ce que je pensais. Je trouvais même cela un poil ennuyant. Je me concentrais de façon ridicule sur mes gestes et petit à petit je me détendit et me mit même à observer ce qu'il se passait autour de moi tout en gardant les yeux sur Jules.

Mat et Lili parlaient de quelque chose de visiblement amusant. Lili se préparait à grimper et Mat la parait. Tous les élèves se prêtaient à l'exercice avec énergie même si ceux qui paraient en profitaient pour rire et discuter avec leurs voisins.

Soudain je me sentis épiée. Je regardais autour de moi et finis par comprendre. Trois filles me regardaient de l'autre coin du gymnase. Je ne me trompais pas c'était vraiment moi qu'elles fixaient or je ne comprenais pas pourquoi elles me regardaient avec cet air... Méchant ?

Jules imita mon petit cri de victoire quand il eut atteint le sommet. Cela me força à reporter mon attention sur lui. Jules me regarda moqueur et je ris. Je me concentrais de nouveau pour ne pas le faire tomber au sol.

Une fois redescendu, Jules leva son bras en l'air et je tapais dans sa main retrouvant mon énergie et ma bonne humeur.

A la fin du cours Jules ne voulait pas me laisser l'aider à ranger or je ne lui laissais pas le choix. Je voulais être indépendante et aider les autres au lieu de tout le temps être celle que l'on aidait. J'enroulais donc la corde et la rangeais à sa place en ignorant Jules qui roulait des yeux amusé.

Je rejoignais Lili et nous allâmes aux vestiaires nous changer. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir l'impression que l'air se refroidissait à notre entrée dans les vestiaires des filles. Cependant le sourire chaleureux de Lili ainsi que sa conversation me remit vite à l'aise et j'en oubliais les regards étranges que les trois filles que j'avais déjà remarquées me lançaient.

Une fois prêtes, nous sortîmes des vestiaires et rejoignîmes les garçons qui nous avaient attendues. En nous voyant Mat s'exclama :

« Enfin ! C'est pas trop tôt !»

Lili lui tira la langue ce qui lui valut d'être portée en sac à patate. Une fois calmés de notre fou rire Lili ramena le sujet de conversation vers la fête qui avait lieux le lendemain.

« On se retrouve à quelle heure ? demanda-t-elle.

-Euh... Je sais pas. Dix minutes avant à l'entrée ? proposa Mat.

-Tu veux dire que vous ne viendrez même pas nous chercher à notre chambre ? demanda Lili faisant mine d'être outrée. »

Mat souffla ennuyé.

« Bon okay on viendra vous chercher... Mais soyez à l'heure. On n'attendra pas une seconde de plus.

-C'est ce qu'on va voir. »

Lili m'attrapa par le bras et nous allâmes à notre chambre. En moins de trente secondes, tous les vêtements de mon amie étaient éparpillés au sol.

« Que fais-tu ? demandais-je.

-Je ne sais pas quoi mettre... »

Lili me regarda avec tant de panique dans les yeux que je me immédiatement mettais en mouvement et fouillais parmi ses affaires à la recherche d'une robe qui la mettrait en valeur.

Princesse cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant