Chapitre 66

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J'avais horriblement mal au cœur mais je ne voyais d'autre solution que d'enfermer le petit chat dans le jardin. Je lui laissais son coussin et quoi manger puis je courais en cours avant que je n'ai pas la force de le laisser. S'il lui arrivait quoi que ce soit c'était la faute d'Alexy. Cela me rassurait de lui déléguer la faute.

J'arrivais légèrement en avance devant la salle de classe. Les élèves arrivaient au compte-goutte et quand Lili arriva je la vis hésiter à venir me voir. J'allais faire le premier pas quand elle fut rejointe par Mat. Je me reculais donc, seule.

Je n'avais pas été la meilleure amie que je voulais être la veille quand je l'avais laissée seule. Je pouvais comprendre qu'elle s'inquiète et qu'elle me fasse la morale. En fait, plus j'y repensais plus je me disais que je méritais parfaitement d'être remise en cause... Mais c'était tellement douloureux d'être jugée quand on était complètement perdue.

Jules arriva à son tour et me voyant seule il sourit avant de se joindre à moi. Je serrais les poings.

« À ce que j'entends tu t'es déjà lassée de Liam. Tu comptes le garder sous ton aisselle quand même au cas où ?
-Laisse-moi tranquille Jules. Tu n'es rien par rapport à mes autres problèmes. Une miette dans l'Univers. Je suis désolée que ma vie t'obsède à ce point mais personnellement j'avais oublié jusqu'à ton existence jusqu'à cette seconde et c'était des plus agréables alors retourne dans l'oubli je te prie. »

Il ne répondit pas mais je décidais de prendre les devants de peur qu'il change d'avis. Je rejoignais Zac et Martin qui se tenaient un peu à l'écart du groupe. Ils me regardèrent arriver perplexes.

« Pourrais-je me joindre à vous ?»

Martin hocha la tête et Zac ne dit rien contre. Je restais donc avec eux. Je n'avais pas eu de meilleure idée. Rester seule était a solution la plus attirante mais visiblement être seule dans ce lycée était une invitation pour se joindre à nous. Je restais donc avec les cobras.

Évidemment tout le monde me fixa. Spécialement Jules qui souriait amusé. Je n'avais peut-être pas eu la meilleure idée. En fait j'avais l'impression de faire n'importe quoi ces derniers temps. Peut-être que Lili avait raison... Mais que faire ? Ils étaient bien drôles. Ca avait l'air si facile d'après eux. Qu'auraient-ils fais à ma place ?

Qu'est ce qui m'avait pris de dire cela à Jules quelques secondes auparavant ? Le fait de jouer la cobra m'était monté à la tête... Qu'est ce qui m'avait pris de négocier un trafic d'armes ? Qu'est-ce qu'il m'avait pris de sécher les cours ? Qu'est ce qui m'avait pris de dormir dans la chambre d'un garçon que je connaissais depuis moins d'une semaine ?

J'avais oublié qui j'étais et cela me fit mal. Je n'étais point cette Abrielle. La Abrielle que je connaissais réfléchissait certes trop mais celle que j'étais devenue désormais fonçait la tête dans le mur malgré ses essais. Je ne pouvais pas passer d'un extrême à l'autre.

Zac et Martin ne parlaient pas. Ils fixaient leurs téléphones en silence. Soudain Martin leva la tête et sourit amusé en poussant Zac du coude. Je me retournais pour voir ce qu'ils regardaient.

Le trio féminin venait d'arriver et elles étaient moins sûres d'elles que d'habitude. Elles portaient des bonnets et avançaient les yeux baissés. Quelqu'un avait arraché le bonnet de la rousse vénitienne et je fus surprise de constater que ses belles boucles avaient disparus. Elle avait les cheveux très courts. Pas chauves mais pas loin. Une de ses amies avait les cheveux colorés en bleu et l'autre aussi les avait raccourcis.

Ma respiration se bloqua. J'espérais vraiment que ce n'était pas l'œuvre des cobras. Je me retournais vers Martin et Zac.

« Que leur est-il arrivé ? demandais-je. »

Princesse cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant