Chapitre 57

6.5K 427 170
                                    

Je me couchais tôt ce soir-là mais je ne réussis pas à dormir plus de trois heures. Lili n'avait pas le même problème. Elle dormait profondément alors que désespérée je comptais les moutons.

Je finis par abandonner et me redressais cherchant une activité pour m'occuper. Je ne voulais pas allumer la lumière pour ne pas déranger Lili alors je ne pouvais pas lire. Mon regard se posa sur mon téléphone que je n'avais pas rallumé depuis. Évidemment j'avais reçu encore quelques messages très gentils mais en plus de ça j'avais eu pas mal de messages de Liam.

Bae++😍❤ : Abi il faudrait qu'on parle...
Bae++😍❤ : S'il te plaît on devrait en parler.
Bae++😍❤ : Je te laisse réfléchir. Dis-moi une fois que tu veux bien qu'on aborde le sujet. En attendant n'hésite quand même pas à venir me voir pour parler. Ça ne change rien. Je serai toujours là.

Il était trop tard pour que je lui réponde. J'allais m'en occuper demain.

Je me reconcentrai sur les messages de haine que je survolais du regard avant de les supprimer un par un. En lisant le quatrième je faillis laisser tomber mon téléphone. Je relisais le message avec plus d'intérêt en tremblant.

Inconnu : Abrielle Maria Veronika Evie Decastige. Quel plaisir de pouvoir vous parler votre altesse.

Mon cœur se mit à battre plus vite. Qui m'avait envoyé cela ? Je me mis à avoir du mal à respirer. Cette personne savait qui j'étais. Elle avait percé ma couverture que j'avais gardé douze ans durant. Je me sentais nue. Depuis le temps... Cette couverture faisait partie de moi. C'était comme une deuxième peau et je n'étais pas prête à la retirer. J'avais peur.

Je sautais sur mes pieds et ne pris même pas le temps de mettre des chaussures. J'avais besoin de respirer. La réaction la plus intelligente n'était peut-être pas de sortir en pleine nuit mais je suffoquais. Si ma couverture était tombée ce n'étaient pas quatre murs qui allaient me protéger.

Cette fois si dehors en plus de l'air frais il y avait un silence religieux. Heureusement parce que j'en avais besoin. Je courais aussi loin que mes jambes tremblantes me le permettaient avant de m'écraser au sol. Je tremblais comme une feuille ne pouvant plus contrôler mes jambes. Et si le message venait de Gaspard ? Ça ne pouvait être personne d'autre.

J'étouffais mon cri dans mes mains puis je lançais mon téléphone de toutes mes forces et il alla se fracasser contre un mur. C'était trop. Plus que je ne pouvais supporter. Je me mis à pleurer. Je pleurais toutes les larmes de mon corps allongée sur le sol et en pyjama les pieds nus. Je devais avoir l'air ridicule mais cette fois je m'en fichais. Princesse ou pas j'étais en danger de mort plus que jamais. J'avais le droit d'être à bout. Je n'avais encore jamais senti Gaspard aussi proche. J'avais l'impression de sentir son souffle sur ma peau.

Soudain je sentis quelqu'un poser sa main sur mon dos avec douceur. Je reconnaissais cette odeur sans problème. Sans que j'eus le temps de réfléchir je me jetais dans ses bras. Je l'aurais fais avec n'importe qui. J'avais simplement besoin d'une accroche. De quelqu'un à qui m'agripper. De n'importe qui pour être sûre que j'étais encore en vie.

J'enroulais mes bras autour de ses hanches avec autant de désespoir que si je m'accrochais à une bouée. Il fut perturbé un instant avant d'enrouler à son tour ses bras autour de mes épaules. Il me retenait avec tant de force que je me sentais protégée mais mon cœur me rappelait à chaque battement que ce n'était pas le cas. J'allais mourir et je n'avais même pas vécu. J'hyperventilais. J'enfouissais ma tête dans ses larges épaules et mes larmes redoublèrent d'intensité. J'en faisais peut être trop mais à force de tout garder pour moi, quand je craquais, c'était pas jolie.

Je le sentis me caresser le dos d'une de ses mains alors que l'autre me retenait fermement m'empêchant de sombrer. C'était limite paradoxale à quel point il me caressait avec douceur tandis qu'il me retenait contre lui tout en gardant une certaine distance. J'étais complètement pressée contre lui. Je sentais contre moi son ventre bien taillé se lever et se baisser.

Princesse cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant