Chapitre 17

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« Je suis en retard ! s'écria Lili.

-Pour aller où ?»

Elle attrapa son sac et courut dehors. Avant de refermer la porte derrière elle, elle lança :

« Je suis désolée j'ai proposé à un seconde de lui donner des cours d'anglais. Je reviens dans une heure ! Bisous !»

Je restais donc seule. J'avais fini le peu de devoirs que j'avais. De plus j'avais déjà fini de lire le livre que nous avions à lire en anglais pour dans deux semaines. Ne voulant pas rester enfermée à rien faire, je décidais de sortir me promener.

Je n'eus pas le temps de faire dix pas que je me faisais accoster. Un garçon de mon âge s'était planté devant moi avec un grand sourire scotché sur les lèvres.

« Salut. »

Je reculais malgré moi.

« Salut...

-Tu es très mignonne. J'imagine qu'on te l'a déjà dit.

-C'est très gentil de ta part merci et oui on me l'a déjà dit.

-Ah ouais ? C'est ton copain qui te l'a déjà dit ?

-Non, c'était mon majordome en fait. »

Le blond fronça les sourcils. Je me mis à regretter ce que j'avais dit. J'avais oublié que tout le monde n'avait peut-être pas des majordomes... J'eus un sourire gêné. Le garçon se tourna vers un groupe d'autres garçons avant de se reconcentrer sur moi.

« Sinon, tu as un numéro ?

-Évidemment. »

Sa question me semblait horriblement logique. La plupart des adolescents de notre âge possédaient un téléphone par conséquent ils avaient un numéro. A part s'ils avaient un téléphone sans carte Sim ce qui n'était pas des plus utiles.

« Ça te gênerait de me le donner ?

-Pourquoi donc ?»

Nous avions échangé nos numéros avec Lili le jour de mon arrivée. Elle était ma colocataire après tout. Elle était la seule à posséder mon numéro. Je ne l'avais même pas donné à Jules et Mat. De toute façon je n'étais jamais sur mon téléphone. J'avais le même depuis mes 15 ans. C'était le premier de toute ma vie et je n'avais pas le droit de m'inscrire sur les réseaux sociaux alors je ne l'utilisais que pour écouter de la musique ou lire encore plus. Il m'arrivait même de le perdre de vu durant des mois. Je faisais aussi des photos avec. J'adorais la photographie. Mes photos préférées étaient celles que je prenais des couchers de soleil.

Le garçon rit surpris de ma question.

« Bah je sais pas. Pour parler.

-Ne préfère-tu pas parler en vrai ?

-Roh c'est bon j'abandonne elle en vaut pas la peine !»

Il se retourna vers ses amis et ils partirent tous ensemble en riant et en me jetant quelques derniers regards. Je n'avais pas compris ce qu'il venait de se passer. Je me remis à marcher calmement. Mes pas me guidèrent vers la salle où j'avais fait du piano. Malheureusement pour moi elle était fermée.

Le jardin du lycée était splendide. Les jardiniers faisaient très bien leur travail. Je me perdais dans la contemplation des couleurs harmonieuses tout en continuant d'avancer. Je finis par me retrouver sur le terrain de sport extérieur où visiblement un cours de rugby était en cours. Je fus à moitié surprise de voir Liam parmi les joueurs. Il était concentré sur le jeu et ne me vit pas. Cependant il leva la tête d'un coup comme s'il avait senti quelque chose et fini par croiser mon regard. Il me sourit fière et demanda un temps mort avant de trottiner vers moi :

« Alors ? Tu ne pouvais pus te passer de moi ? »

Je levais les yeux au ciel.

« Tu devrais stopper de t'imaginer que tu serais le centre du monde.

-Tout ce que je veux c'est être le centre du tien. »

Je fronçais les sourcils pas des plus impressionnées.

« Ne devrais-tu pas aller jouer ?

-Oh, ils se débrouillent. Ce sont de grands garçons.

-Serait-ce moi ou es-tu dans toutes les équipes de sport du lycée ?

-Je n'ai pas le temps pour m'inscrire dans les clubs de natation ou d'échecs. Mais je vais quand même à la piscine de temps en temps. Je suis dépendant de l'exercice physique, que veux-tu. »

En voyant mon expression faciale il sourit.

« Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

-Tu sais jouer aux échecs ?

-Ouais. Ça te surprend ?

-Pas qu'un peu. Je pensais que tu étais entièrement constitué de muscles.

-Je suis plus complexe que ce que les autres pourraient croire.

-Je n'en suis pas si sûre.

-Tu peux toujours jouer contre moi si tu veux. Je suis sûre que je gagnerais.

-Oh, et moi je suis persuadée du contraire. »

J'avais joué et gagné contre les plus grands depuis mes six ans. Il n'allait jamais gagner de partie contre moi.

« Dans ce cas retrouvons nous ce soir. On pourra voir qui est le meilleur.

-Cela me convient mais surtout ne t'inventes pas d'excuses pour ne pas avoir à venir finalement.

-Si jamais j'ai un rendez-vous de dernière seconde c'est normal. »

Je me mis à rire. Je n'avais encore jamais eu de conversation aussi légère avec Liam. Visiblement il était capable même de cela. Nous entendîmes soudain les autres appeler Liam en le nommant capitaine. Ce dernier leur fit signe qu'il arrivait avec de se pencher contre un lampadaire les bras croisés.

« Serais-tu capitaine de toutes les équipes de ce lycée ? »

Il haussa les épaules.

« Seulement de celles de foot, basket, rugby et combat. »

Je ne pus m'empêcher de me crisper à la mention de ce dernier club. Liam dû le sentir car il se tourna vers moi avec sérieux :

« Si tu veux toujours t'inscrire tu peux. »

Je fronçais les sourcils surprise :

« Je croyais qu'il n'y avait aucune fille dans ce club. »

Il haussa de nouveau les épaules avec légèreté.

« Ne fais pas attention à ce que disent les autres. Ils sont débiles.

-Tu en fais partie. »

Je crus voir sa mâchoire se crisper.

« Je ne devais pas être réveillé. »

Je levais les yeux au ciel sans m'en rendre compte. Il savait très bien qu'il était dans le tort alors pourquoi pas s'excuser pour cela ? Il n'allait pas en mourir et je méritais amplement des excuses. Je soupirais donc en me disant cela.

« Si tu ne le penses plus, ne crois-tu pas que tu devrais t'excuser ? »

Liam se mit à sourire bêtement.

« Peut-être une autre fois. »

J'allais répliquer mais il courra pour rejoindre son groupe. Une fois de nouveau à leur hauteur il me fit un signe de main et je lui fis un coucou en retour.

« Tu fais coucou au capitaine ?»



Princesse cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant