Chapitre 58

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Point de vue d'Alexy :

Timéa, Théo et moi nous promenions pour aller chercher une commande quand on a entendu le bruit d'un objet qui se fracassait contre un mur. Par réflexe nous nous sommes lancés en direction du bruit mais ce que je vis me figea sur place. Je m'étais attendu à la recroiser dehors depuis sa dernière insomnie mais je ne m'étais pas attendu à la voir dans cet état. Allongée sur le sol en pleurant toutes les larmes de son corps. Je n'aurais jamais pensé la voir dépossédée de sa détermination habituelle.

Il me fallut un instant pour la reconnaitre malgré les cheveux blancs. Ce n'était pas très courant mais encore une fois j'étais perturbé de la croiser ainsi. Cette femme qui n'avait même pas scille devant un gang, devant qui pouvait-elle trembler de cette manière, recroquevillée telle une enfant effrayée.

J'avais fait signe à Théo et Timéa de dégager avant d'avancer vers elle. La seconde où j'avais posé mes mains sur son dos elle avait sauté dans mes bras. J'avais été pris de court renvoyé malgré moi dans des souvenirs lointains qui étaient loin d'être agréables. Elle me serrait comme si elle allait mourir. Je finis par lui rendre son étreinte tant bien que mal voulant lui faire comprendre que tout allait bien.

Je l'avais assise sur mes genoux et j'avais posé ma veste sur ses épaules. Elle lui allait comme un gant. Elle avait fini par se calmer mais je continuais à tenir ses épaules pour qu'elle ne s'écroule pas de nouveau. Elle s'avança d'un coup ver moi alors je reculais mais décidée à aller au bout de son idée elle attrapa mon visage et m'embrassa de toutes ses forces. J'écarquillais les yeux surpris avant de me laisser aller. Elle avait visiblement besoin de la chaleur de quelqu'un. Elle devait vraiment être au plus bas pour sauter dans les bras d'un inconnu. Je n'allais pas la juger. Nous avions chacun nos moyens pour nous évader.

Je m'étais laissé aller au baisé et je devais avouer que j'étais loin d'être déçu. Elle m'embrassait avec une passion frappante, mettant toute son âme dans ses lèvres. J'avais l'impression qu'elle voulait aspirer mon âme et je n'étais pas sûr d'apprécier mais je la laissais faire. Encore une fois, elle était désespérée. Elle ne m'embrassait pas par amour mais par peur.

Quand elle m'avait dit que quelqu'un de dangereux lui avait envoyé un message j'avais ri intérieurement. À ce moment précis elle était avec le chef d'un gang.

Quand j'avais insisté pour en savoir plus, je l'ai vue se renfrogner. Visiblement elle ne voulait pas en parler. Elle retrouvait petit à petit sa contenance habituelle. Soit si elle ne voulait pas d'aide je n'allais pas poser plus de questions. Mais je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir l'aider. Notre gang était ampli de personnes dans le besoin. Nous devions toujours aider ceux qui en avaient besoin. Rah pourquoi étais-je une si bonne personne bordel ?

Je voyais bien qu'elle était épuisée mais je savais aussi qu'elle n'allait pas dormir de sitôt. Malgré son épuisement tous ses sens étaient à l'affut. Je lui avais donc proposé de lui présenter ma famille. À la suite de ma question je la vis froncer les sourcils ce qui me fit perdre mon sourire. Qu'avait-elle contre ma famille ? Pensait-elle toutes les rumeurs idiotes qui circulaient à notre sujet ?

Je voulais la montrer à ma famille parce que j'avais droit à d'incessantes questions à son sujet de la part de Timéa et que je voulais qu'elle arrête. Aussi parce que si elle était en danger il n'y avait rien de mieux qu'un gang pour la protéger. Mais ils n'allaient pas la protéger comme ça parce que je le demandais. Enfin si mais ils n'allaient pas être des plus contents. Il fallait qu'ils en aient vraiment envie. Et pour cela ils devaient voir son désarroi.

« Quoi ?
-Es-tu sûr que c'est une bonne idée ?»

J'eus un sourire en coin moqueur.

« Tu as peur des cobras ? Toi ?
-Je... Non ce n'est pas cela. »

Princesse cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant