Chapitre 59

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J'avais décidé de prendre la main d'Alexy et de le suivre pour qu'il me présente son gang. J'ignorais ce qu'il me prenait. Tout mon corps était comme endormi et je me contentais de suivre le courant. J'avais l'impression que j'étais exactement là où je devais être et en même temps j'avais l'impression que j'allais fuir à tout moment. Était-ce mal ? Je n'en avais pas la moindre idée. Je savais simplement que rester sur ce bitume signifiait attendre Gaspard et Alexy venait de me donner une sortie de secours.

Je choisis de leur donner leur chance. J'étais sûrement idiote. Après tout entre un gang et un article je devais sûrement croire l'article mais qu'avais-je à perdre ? Je n'avais pas peur mais j'étais curieuse. Je m'arrêtais d'un coup forçant Alexy à s'arrêter aussi. Il se tourna vers moi les sourcils froncés.

« J'aimerais savoir comment elle est morte. »

Alexy se caressa la barbe de trois jours avant de s'approcher de moi doucement.

« Elle s'appelait Lucie. »

Je l'écoutais avec intérêt.

« Ce n'est pas un cobra qui l'a tuée. »

Je soufflais malgré moi.

« Lucie était une jeune fille avec un avenir prometteur. Son seul défaut était qu'elle était tombée amoureuse d'un cobra et quand ils se sont mis à sortir ensemble ça n'a pas plu à tout le monde. Surtout pas à son père. Il était très autoritaire et disait que le cobra détruisait la vie de sa petite fille. Un soir alors qu'ils allaient aller en rendez-vous, le père est arrivé avec un fusil. Il a tiré sur la mauvaise personne... »

Je blêmis.

« C'est horrible...

-Le père a pris la fuite en laissant l'arme. Lucie est morte dans les bras de son petit ami. Évidemment c'est lui qui fut accusé et personne ne crut le contraire. Après tout son père était assez riche pour faire taire la presse.
-Mais c'est injuste ! C'était un accident certes mais c'est le père qui a tiré !»

Alexy hocha la tête tristement. Je croyais sa version. Après tout il avait renvoyé les violeurs de son gang. Je croyais en leur bonté.

« Il est arrivé quoi au garçon ? demandais-je doucement.
-Il est recherché mais ne t'en fais pas on s'occupe de lui. »

Voyant que je fronçais les sourcils il expliqua.

« Les cobras sont comme une famille. On s'occupe les uns des autres. On a réussi à le faire changer de pays sans qu'il se fasse attraper. »

Je souris soulagée et admirative avant de reprendre Alexy par la main. À présent j'étais sûre que je voulais rencontrer cette immense famille. J'avais été frappée par leur solidarité la seconde où je les avais vus et je devais avouer que j'étais jalouse. Je n'avais jamais eu droit à un tel amour. Était-ce mal de vouloir une famille ?

J'étais persuadée qu'ils n'étaient pas aussi mauvais que ce que les autres pensaient et à présent j'en avais même une preuve.

Alexy me guida vers l'arrière du lycée sur le parking où j'avais déjà mis les pieds. Nous entendions de loin les rires des cobras qui nous fixèrent avec de gros yeux quand ils me virent entrain de tenir la main d'Alexy.

La rousse s'avança vers nous les poings sur les hanches pour faire comprendre son mécontentement mais elle ne dit rien. Elle ne me regarda même pas.

Alexy la dépassa comme si elle n'était pas là et me tira après lui. Il ne s'arrêta pas tant que nous n'étions pas au centre de tous les regards. Les cobras se turent sentant qu'Alexy voulait parler. Ce dernier finit par me lâcher et je devais avouer que cela me réveilla. Je venais de lâcher ma bouée alors tous mes sens se réveillèrent comme perdue en pleine mer.

Princesse cachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant