Samedi 12 Mars 1988 :
Je me levai avec un mal de tête incroyable le lendemain matin, comme si quelqu'un s'était amusé à marteler mon esprit tout au long de la nuit avec une masse. Incapable de bouger, je restai un moment à contempler le plafond, éclairé par la lumière matinale. Je pris ainsi le temps de reconstituer les évènements de la veille et, à mesure que les souvenirs revenaient, les dizaines de questions qui les accompagnaient remontaient aussi, si bien que, cinq minutes plus tard, je décidai de me tirer du lit, la tête bourdonnante d'interrogations. Ce fut quand je vis la minuscule horloge moldue offerte par ma mère que je me rappellai avoir un "rendez-vous" aujourd'hui. Nom d'un troll ! Les aiguilles tendaient déjà vers neuf heures et demi que je n'étais pas habillée !
Désormais parfaitement réveillée, je me ruai sur mon armoire pour en tirer des vêtements que j'enfilai en quatrième vitesse, puis je passai à la salle de bain pour me débarbouiller un peu. Je décidai de sacrifier mon petit-déjeuner et, dix minutes plus tard, je trottai en direction des cachots, me maudissant de ne pas avoir eu l'idée de mettre un réveil. J'avais été tellement épuisée par la journée qu'à peine allongée, je m'étais endormie comme une pierre. Les couloirs étaient parfaitement déserts en ce samedi matin, la plupart des élèves étant dans leurs salles communes ou dans la Grande Salle. J'arrivai devant la porte des cachots, essoufflée et je me rendis compte à ce moment-là que je ne m'étais pas coiffée. D'un coup de baguette, je tentai de discipliner un peu mes cheveux, même si je n'aimais usuellement pas utiliser des sortilèges sur moi. Ça fera l'affaire. J'hésitai un instant avant de toquer, prise d'un doute. Pourquoi est-ce que j'étais là, déjà ? Le voulais-je vraiment ? La scène de la veille me revint en tête et j'eus une forte envie de rebrousser chemin. Après tout, peut-être avait-il pris mon retard pour une résignation ? Peut-être n'avait-il lui-même plus envie de me former pour cette mission dont je ne connaissais toujours pas le fond...
Respirant un grand coup, je tendis une main vers la porte pour informer ma présence mais au même moment, la porte s'ouvrit en grinçant. Il n'y avait personne derrière alors je me décidai à entrer dans la salle sombre. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine et j'étais sérieusement entrain de considérer l'idée de faire demi-tour quand une voix me retint :
«-Tiens, tiens, je commençai à penser que vous ne viendriez pas.»
Je tournai la tête vers l'endroit d'où venait le bruit et découvris Severus, dans l'ombre, appuyé contre le mur, le visage d'une froideur inexpressive. Je déglutis péniblement avant de dire, d'une voix penaude, n'ayant pas la force de rétorquer sèchement aujourd'hui :
«-Je... n'ai pas entendu mon réveil, je suis désolée. Ça ne se reproduira plus.»
Severus sortit de l'ombre, les pans de sa robe sombres traçant un sillon derrière lui. Il leva un sourcil à l'entente de mon excuse minable, ne s'attendant visiblement pas à cette réaction de ma part. Je baissai le regard, fatiguée d'avance à l'idée de me confronter encore une fois au sarcasme inépuisable du sorcier. D'ailleurs, celui-ci ne se fit pas prier :
«-Je suppose que je n'ai pas besoin de vous rappeler que la panne de réveil n'est pas une excuse.»
Cette fois-ci, je relevai la tête, le fusillant volontairement du regard avant de répondre, d'un ton faussement résigné :
«-En effet, Monsieur.»
Il plissa les yeux, l'air suspicieux puis, brusquement, il se désintéressa de moi et rejoignit son bureau, où il s'affaira un court instant, durant lequel je regardai la salle d'un œil distrait, me demandant bien ce qu'il me réservait. Il se redressa, baguette en main et demanda, d'une voix indifférente :
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The Dove & The Crow [Harry Potter]
Fanfiction"On m'a dit de vous prévenir que le seul moyen de vaincre sera d'unir le corbeau et la colombe." ••• Deux sorciers talentueux, à la fois si semblables et opposés. Deux destins liés, pour le meilleur comme pour le pire. Deux magies entremêlées, dont...