Chapitre 36 - Un nouveau départ

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Vendredi 1 Juillet 1988 :

Budly Babberton était ce genre de village qui passait inaperçu pour la plupart des voyageurs qui empruntaient ses rues sans s'arrêter. Pourtant, la bourgade aux accents typiquement anglaises dégageait une ambiance charmante et paisible et les quelques maisons surplombées par l'église située en son centre rendaient le lieu agréable. J'arrivai en bordure du hameau en fin d'après-midi et je priai mon chauffeur grognon de me laisser au panneau annonçant le village. Je le payai grassement pour le dédomager du retard que je lui avais causé et, sans un mot, il déposa ma valise à mes côtés, grommela un vague «au revoir» manquant clairement de conviction et repartit. Pendant un long moment, je restai immobile, sur le bord de la route, à regarder le carosse s'éloigner puis disparaître à un tournant.

«-Vous avez p'têt' b'soin d'aide, demoiselle ?»

Une voix bourrue provenant de quelque part à ma droite me fit tourner la tête et je découvris un homme - moldu, sans aucun doute - qui me dévisageait avec insistance, tenant dans sa main ce qui semblait être un journal. Dissimulant dans ma poche ma baguette que je tenais alors à bout de bras, je lui souris et commençai, d'une voix polie :

«-Oui, je... viens d'arriver ici. En fait, je cherche une rue... heu... ma tante y réside et je lui ai promis de la voir quand j'avais du temps libre... Spinner Road ?»

Le moldu sembla gober mon mensonge sans la moindre trace de réfraction et désigna d'une main la rue principale qui paraissait traverser le village.

«-'Suffit de suivre la rue qu'vous voyez là, Mercow Avenue... 'pis au premier carrefour, vous prenez à gauche. Rien d'plus simple ! Vous voulez p'têt'e que j'vous y conduise ?

-Non, non, merci. Je vais me débrouiller.»

Sur ce, prenant ma valise dans une main, je me mis en route, sous le regard de l'homme qui ne me lâcha pas jusqu'à ce que j'arrive à ce qui ressemblait à un centre-village. Je n'osai pas ensorceller ma valise, étant en plein territoire moldu, bien qu'elle commence à peser lourd pour mes bras. Suivant les indications du bonhomme, je remontai Mercow Avenue, jetant de temps à autre quelques regards aux alentours, et arrivai une dizaine de minutes plus tard à un embranchement. À gauche, un panneau à moitié effacé indiquait «Spinner Road». J'empruntai la rue et me mis à la recherche du numéro neuf. Toutes les habitations qui s'élevaient de part et d'autre de la route étaient taillées dans le même modèle, pas moyen de les différencier au premier coup d'œil. Aussi, il me fallut m'approcher des façades pour voir les numéros qui étaient placardés. Trois... cinq... sept... onze... treize... Je stoppai ma marche. Où était le 9, Spinner Road ? Lentement, je fis volte-face, l'adresse marquée sur la feuille de parchemin clairement en tête. Je longeai de nouveau le trottoir, les sourcils froncés et l'esprit focalisé sur les numéros placés près des porches. Treize... onze... et neuf. Qu'est-ce qu'il m'avait pris pour que je rate la maison qui, pourtant, était bien visible parmi les autres habitations ? Secouant la tête, je m'avançai jusqu'au parvis et levai une main pour toquer quand une voix gronda derrière moi :

«-Pas un geste.»

Mon coeur s'accéléra brusquement dans ma poitrine alors que j'esquissai un mouvement pour me retourner mais la voix, menaçante, me fit renoncer :

«-Ne bougez pas.»

J'ouvris la bouche pour parler mais fus de nouveau coupée par le même individu qui avait surgi dans mon dos - un homme, sans aucun doute :

«-Les mains en évidence.»

Je ne sus pas ce qu'il me prit à cet instant mais, guidée par l'adrénaline, je dégainai ma baguette pour faire face à mon assaillant. Sans hésiter, je démarrai les hostilités par un Maléfice Bloque-Jambes que mon adversaire esquiva sans mal avant de riposter par un Sortilège de Stupéfixion. Nous enchaînâmes quelques boutades, lorsqu'une voix cria distinctement :

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant