Chapitre 25 - Chaos dans les rues moldues

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Dimanche 20 Octobre 1996 :

Dès que les coups retentirent contre la porte, Ether et moi-même nous tournâmes vers la source du bruit, dans un élan synchronisé et Marlow grimpa sur le dossier du fauteuil sur lequel j'étais assise, le cou dressé, comme s'il s'attendait à voir surgir une silhouette dans la pénombre.

On toqua une nouvelle fois et je me retournai vers la vieille femme, anxieuse. Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant la sorcière les yeux clos, semblant en pleine concentration. N'osant pas briser le silence qui avait repris ses droits suite aux cognements contre la porte, je gardai mon regard rivé sur Ether Bloomsbury, alors qu'une vague de panique commençait à m'envahir.

Les coups ne revinrent pas mais je perçus comme des chuchotements provenant de l'extérieur. Je ne savais pas s'ils étaient le fruit de mon imagination ou s'ils étaient bien réels - en tout cas, ils m'arrachèrent des frissons incontrôlables. Je fus sur le point de parler, n'en pouvant plus de regarder la vieille femme immobile dans son fauteuil, quand cette dernière ouvrit ses paupières, me dévoilant deux prunelles presque translucides qui étaient animées d'une lueur nouvelle, prenant le pas sur la tranquillité à la fois effrayante et rassurante qu'elles exprimaient jusque là. Ether annonça, sa voix calme contrastant avec l'agitation que je pouvais déchiffrer dans son regard :

«-Visiblement, ce Jonathan n'en démord pas aussi facilement. Et cette fois-ci, il a emmené ses petis camarades avec lui.»

Je lui accordai un regard alarmé, mon corps tout entier se tendant à l'idée qu'une troupe de Mangemorts étaient à mes trousses. Ils n'avaient pas mis longtemps à me trouver, malgré toutes les précautions que j'avais prises pour voyager en toute discrétion. À croire que quelqu'un les avait prévenus de mes déplacements. Je me raidis encore plus à cette pensée. Chassant mes craintes qui m'étaient, pour le moment, parfaitement inutiles, j'articulai, d'une voix instinctivement basse et rendue rauque par l'appréhension :

«-Combien sont-ils ?»

Elle secoua la tête pour me faire signe qu'elle ne le savait pas et son geste était tout aussi posé que le fut sa voix quand elle ajouta :

«-Ils sont venus pour vous.»

Son impeccable contrôle d'elle-même me rendait plus nerveuse encore que je ne l'étais déjà et tout compte fait, j'aurais encore préféré la voir paniquer qu'agir comme si la situation était parfaitement bénigne. Marlow, probablement sensible à mes propres émotions, courut se dissimuler à l'intérieur de mon sac, posé à mes pieds, tout en laissant échapper un petit cri de détresse.

Des bruits se firent entendre à l'extérieur mais je ne parvenais pas à identifier leur nature. Que faisaient les Mangemorts ? Que planifiaient-ils ? Autant de questions sans réponse qui participaient pleinement à faire croître mon inquiétude. Ether se leva et, d'un geste silencieux, me pria de faire de même. Je m'exécutai, tâchant d'adopter une position ferme, ce qui n'était pas simple alors que mes jambes tremblaient d'angoisse et de fatigue. La sorcière s'approcha lentement de moi, puis posa deux mains sur mes épaules avant de dire :

«-Je pensais qu'on aurait plus de temps, mais ça ne fait rien.»

Sa voix se fit plus pressante mais elle était toujours posée. Elle plongea ses yeux dans les miens et son regard était si puissant qu'il m'était difficile de le soutenir mais je m'efforçai de le faire, tandis qu'elle continuait son discours :

«-Écoutez-moi bien, Elladora. Vous pouvez contrôler cette magie singulière qui est en vous, vous pouvez vous en servir pour lutter contre le mal. Il vous suffit de vous concentrer sur vos émotions, ne vous focalisez que sur elles. Laissez-les prendre possession de vous, laissez-les s'incorporer peu à peu avec votre magie. Vous devez sentir l'union se faire entre les deux substances, c'est là que résidera votre force.»

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant