Chapitre 49 - Magie et vérité

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Mercredi 31 Août 1988 :

«-Salut, murmurai-je à l'intention du sorcier pénétrant dans la pièce dans laquelle je m'étais retranchée afin d'échapper à l'assemblée organisée par Alastor et Kingsley - et au grand bonheur des autres membres de l'Union - pour fêter ce qu'ils appelaient une "mission réussie".»

Peu de temps après notre retour au Quartier Général, une fois que la missive rendant compte du déroulement et du bilan de notre récente intervention fut envoyée à Albus Dumbledore pour l'informer de nos avancées, Hestia Jones était revenue de St Mangouste, nous annonçant, non sans exprimer son immense soulagement, que les jours d'Emmeline Vance n'était plus en danger et qu'elle se remettait doucement de son agression, entre les mains compétentes d'un certain guérisseur du nom de Caleb Cole. Les infirmières ayant suggéré qu'il lui fallait du repos, nous comptions nous rendre à son chevet le lendemain et ce fut à ce moment qu'Alastor proposa que l'on boive à sa santé, dégainant une bouteille de Whisky Pur Feu de la cuisine.

Bien que je partageais l'enthousiasme de mes coéquipiers face à cette victoire, la fatigue et la douleur avaient repris le dessus, après un verre de Whisky partagé avec Remus et je m'étais excusée sans m'étendre pour trouver refuge dans l'une des chambres qui composaient l'étage de la bâtisse, celle que j'avais légalement investi en m'installant ici au début de l'été.

À peine cinq minutes après ma "fuite", Severus - que j'avais laissé en pleine discussion avec Elphias - vint me rejoindre et referma soigneusement la porte derrière lui.

«-Tu n'es pas avec tes camarades, à ingurgiter des litres d'alcool, sous prétexte d'une victoire de plus contre les Forces du Mal ?»

Son sarcasme singulier, couplé à la lueur de malice qui illuminait son regard, m'arracha un sourire. J'aimais le voir ainsi, libéré des contraintes qu'il s'imposait en société.

«-Toi non plus, remarquai-je.

-Je vais faire une overdose d'enthousiasme en restant là-bas.»

Je ris - puis il reprit, plus sérieusement :

«-Comment va ta jambe ?»

Baissant les yeux sur ma jambe meurtrie qui me lançait sourdement depuis la chute, je haussai les épaules et, prenant un ton indifférent, répondis :

«-Mmmh... pas trop mal.»

Loin d'être satisfait par ma réponse, il s'approcha de moi et ordonna :

«-Laisse-moi voir.

-Ça va, je...»

Le voyant s'agenouiller près de ma jambe, je soupirai et retroussai mon pantalon, pour qu'il puisse avoir accès à la blessure, l'action m'arrachant au passage une grimace de douleur. Le bas de ma jambe était bleu, quelque peu égratiné. Agissant avec précaution, Severus prit le temps d'examiner chaque parcelle de ma peau avant de rendre son jugement, d'un ton professionnel :

«-Ça n'a pas l'air très sérieux. Un simple bandage et du repos suffiront.

-Il y a une trousse de secours moldue dans la cuisine, l'informai-je mais il balayait aussitôt ma proposition d'un revers de main.

-Pas la peine.»

Il sortit sa baguette sombre de sa poche et, d'un geste gracieux du poignet, fit apparaître un bandage délicatement parfumé autour de mon mollet.

«-Merci, soufflai-je, en sentant l'onguent dont devait être imprégnée la bande se répandre sur ma blessure et calmer la douleur.»

Le sorcier se releva et s'assit silencieusement à côté de moi, sur le bord du lit, qui grinça légèrement sous son poids. Après un court silence, durant lequel Severus en profita pour ranger sa baguette, il me demanda, d'une voix calme, mais préoccupée :

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant