Chapitre 44 - Le temps passe et ne se ressemble pas

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Mardi 11 Février 1998 :

« -À Harry Potter ! clama Rubeus Hagrid, d'un ton à la fois bourru et guilleret qui n'appartenait qu'à lui, tout en levant devant lui l'énorme choppe qu'il tenait dans sa main à la proportion tout aussi gigantesque.

- À Harry Potter ! s'exclama le petit groupe d'élèves présents dans la cabane du garde-chasse, assis sur des chaises si grandes que leurs pieds ne touchaient pas le sol. »

Je levai à mon tour mon verre, que je dus tenir à deux mains tant il était imposant. Heureusement, nous tournions au jus de citrouille car, au vu de la quantité de boisson que m'avait servi Rubeus, mes étudiants m'auraient découverte pompette avant la fin de cette fête clandestine.

Les cours étaient terminés depuis trente minutes et il devait rester une vingtaine de minutes avant que le banquet ne commençât et par conséquent, vingt minutes avant que l'assemblée ne prît fin sans quoi nous risquions de nous exposer dangereusement aux yeux vicieux des Carrow.

Parmi tous les élèves participant aux leçons hebdomadaires organisées dans le cadre de l'AD, seulement une petite dizaine avait accepté l'invitation de Rubeus, parmi laquelle Ginny, Neville, Ernie, Terry, Michael Corner et les deux frères Crivey. Je ne pouvais pas leur en vouloir : la fête était parfaitement illégale vis-à-vis du nouveau règlement, très strict, imposé par Severus et les Carrow.

« -Vous n'avez toujours aucune nouvelle de Miss Lovegood ? demanda Rubeus et les seuls regards sombres de Neville et Ginny suffirent pour servir de réponse. »

Je répondis, d'une voix que je voulais confiante :

« -Non, pas de nouvelle. Mais il y a de fortes chances qu'elle soit en vie, les Mangemorts n'ont pas d'intérêt à la tuer. »

Neville hocha lentement la tête, tandis que Ginny restait silencieuse, la mine concernée. La question du garde-chasse rafraichit l'ambiance mais, heureusement, une intervention inopinée de Colin Crivey - un petit garçon de Gryffondor qui avait souvent le sourire et dont les efforts lors des cours de l'AD étaient impressionnants - fit chuter la tension :

« -Vos biscuits sont bougrement bons, M'sieur Hagrid ! »

À la suite de cette intervention, tous les étudiants présents partirent d'un éclat de rire commun, tandis que Colin adressait un sourire angélique au garde-chasse, ce dernier semblant apprécier le compliment du jeune garçon. La scène m'arracha un sourire bienveillant alors que, bien incapable de manger les cookies généreusement préparés par Hagrid sans m'arracher une dent, j'avais dissimulé le mien dans ma poche.

*

Dimanche 15 Février 1998 :

« -Encore une fois.

-Ella...

-Non, non, non. Pas la peine de ronchonner, espèce d'Hippogriffe mal léché ! On recommence encore une fois ! »

Severus soupira et leva les yeux au ciel. Je souris devant son comportement digne d'un élève capricieux et déposai un petit baiser sur ses lèvres qui eut le mérite de lui redonner la patience qui lui manquait cruellement. Nous nous réinstallâmes face-à-face et je brandis ma baguette, tandis que le sorcier faisait de même. Je lui lançai un regard entendu avant de prononcer, en parfaite synchronisation avec mon partenaire :

« -Spero Patronum ! »

Depuis le lever du soleil ce dimanche, nous travaillions sans relâche notre magie, un peu à tâtons, car n'ayant pas d'idée précise de comment nous devions nous y prendre. Nous avions donc commencé - et ce, depuis une semaine - à conjurer nos Patronus dans l'espoir de les voir fusionner, comme c'était déjà arrivé par le passé.

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant