Chapitre 11 - Encore un conflit

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Samedi 13 Janvier 1996 :

«-ESPÈCE DE MONSTRE ! OUI JE TE PARLE À TOI, LE SORCIER AU SANG SOUILLÉ ! JAMAIS, AU GRAND JAMAIS, LA MAISON DE LA GRANDE FAMILLE DES BLACK N'AURAIT TOLÉRÉ QU'UN TEL DÉMON NE VIENNE SOUILLER NOTRE NOBLE SOL !»

En ce début de journée – jusque là plutôt calme – ce fut Remus qui fit les frais de la mauvais humeur permanente de Mme Black, lorsqu'il eut le malheur d'élever un peu trop la voix dans le couloir du Square Grimmaurd. Le sorcier, les joues rougies, s'approcha du portrait dans le but de fermer les rideaux, afin de nous épargner les tympans mais la défunte continuait d'hurler ses grossièretés :

«-QUELLE INFAMIE ! QUELLE HONTE ! N'ESSAYE MÊME PAS DE M'APPROCHER, VERMINE ! ANOMALIE DE LA NATU...

-OH LA FERME UN PEU ! C'EST VOUS QUI FAÎTES HONTE AUX BLACK AVEC VOS PRÉJUGÉS MOYENÂGEUX ! SACHEZ QUE REMUS EST AVANT TOUT UN SORCIER, ET UN EXCELLENT SORCIER QUI PLUS EST ! ALORS NE VOUS AVISEZ PLUS DE LE TRAÎTER DE LA SORTE, EST-CE BIEN CLAIR ?»

Remus et moi tournâmes d'un même élan le visage, pour voir Tonks parcourir les quelques mètres nous séparant d'un pas furieux, le visage animé par une colère intense, les cheveux écarlates dressés sur sa tête, avant de s'arrêter face au portrait de Mme Black, la fusillant du regard. À mon plus grand étonnement, Wallburga ne rétorqua rien ; c'était bien la première fois que quelqu'un parvenait à lui clouer le bec.

Satisfaite, Tonks se tourna vers nous, nous adressa un jovial «Bonjour !», ses cheveux reprenant leur habituelle couleur rose et ses traits s'adoucissant, puis elle nous contourna et alla rejoindre son cousin dans la salle à manger. Je soufflai, amusée :

«-J'adore cette femme.

-Moi aussi, avoua Remus, d'une voix rauque.»

Je me tournai vers mon coéquipier, alors que celui-ci, prenant conscience de ses propos ambigus, tourna au rouge pivoine et s'empressa de rectifier :

«-Enfin, je veux dire... elle est...

-... exceptionnelle, poursuivai-je en laissant échapper un petit rire, à la vue de la mine effroyablement gênée de Remus.»

J'adressai une bourrade amicale au sorcier, avant de rejoindre Sirius et Tonks dans la pièce attenante, un sourire figé sur mes lèvres.

***

«-Le Ministère est incroyable, je n'ai jamais vu un tel tissu de conneries ! s'exclama Tonks en jetant l'exemplaire de la Gazette sur la table, autour de laquelle nous prenions un verre. Ils n'ont vraiment aucun bon sens ou quoi ?»

Remus déposa son verre de jus de citrouille avant de répondre :

«-Bien sûr que si, ils se voilent la face, voilà tout. Ils veulent persuader – et se persuader par la même occasion – que Voldemort n'est pas revenu. Par conséquent, il leur faut un coupable et, sans vouloir t'offenser, Patmol, tu es l'homme parfait !»

Sirius ricana amèrement, lançant un regard mauvais à la première page du journal qui dévoilait un article accusant le sorcier d'être à l'origine de l'évasion massive d'Azkaban remontant à lundi.

«-Ne le prends pas mal, Sirius, mais Remus a raison, intervins-je d'une voix posée. Déjà, parce qu'ils te croient coupables du meurtre de douze moldus, ensuite parce que tu as, toi-même, réussi à t'échapper d'Azkaban et puis... tu as des liens avec Lestrange... et ils peuvent penser que...

-Cette folle n'a aucun lien avec moi ! s'insurgea Sirius. De toute façon, je n'ai rien avoir avec cette famille de tarés !

-Je sais bien, Patmol, tu vaux mieux que ça, affirma Tonks, je suis bien placée pour le savoir...

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant