Mardi 30 Août 1988 :
«-Tu es sûr que c'est ce que tu veux vraiment ? m'assurai-je, les yeux rivés sur le liquide argenté qui remplissait la Pensine devant moi.»
Comme aucune réponse ne me vint, je me tournai vers Severus qui m'adressa un signe de tête approbateur. Alors, je me plongeai dans la bassine, ne sachant pas réellement ce que j'allais y découvrir.
***
«-IL N'IRA PAS DANS CETTE ECOLE DE TARÉS !
-Tu ne peux rien faire pour l'en empêcher !»
J'avais atterri dans une modeste maison aux murs gris et nus et à l'ambiance maussade. Dans le salon, deux adultes - un couple, visiblement - gesticulaient en criant. L'homme, un personnage entre deux âges à la peau pâle et au nez crochu, avait levé une main sur sa compagne pour la faire taire. Cette dernière fit un pas en arrière, se couvrant le visage de ses mains, les membres tremblants, craignant les représailles de son conjoint. Ses longs cheveux noirs de jais tombaient lamentablement sur ses vêtements sombres et elle aurait pu être jolie si la vie n'avait pas tant marqué ses traits et assombri ses yeux.
«-QU'EST-CE QU TU AS DIT ? hurla l'homme en s'approchant de la femme, l'air menaçant, tout en remontant ses manches pour dévoiler ses bras musclés. QU'EST-CE QUE TU AS DIT, EILEEN ?»
La dénommée Eileen voulut s'écarter de lui mais le mur la contraint de s'immobiliser. Le poing de l'homme alla percuter la mâchoire de sa compagne, qui gémit sur le coup et se recroquevilla sur elle-même, comme si elle souhaitait disparaître sous terre. L'homme continua ainsi pendant une minute, émettant de temps à autre des grognements bestiaux, jusqu'à ce qu'Eileen, vaincue, tombe sur le sol, le corps secoué par les sanglots. Puis, il cria, à croire qu'il ne savait pas s'exprimer autrement que par une vive colère :
«-SEVERUS ROGUE, VIENS ICI TOUT DE SUITE !»
Quelques secondes plus tard, un jeune garçon, à l'apparence misérable, apparut sur le seuil de la pièce, la tête basse. De longs cheveux noirs et gras pendaient tristement de part et d'autre de son visage ingrat et cireux. Il lança un regard timide autour de lui et, lorsqu'il vit sa mère sur le parquet, il fit un geste dans sa direction, une lueur de panique envahissant ses yeux, mais son père l'arrêta aussitôt :
«-Ne fais pas un geste, fiston. Cette traînée a eu ce qu'elle méritait.»
Severus parut hésiter un moment, puis se rétracta, son regard de nouveau rivé sur ses chaussures usées et je vis les poings du jeune garçon se serrer.
«-Tobias..., gémit soudain la femme, mais un coup de pied de la part du dit Tobias la fit abandonner toute autre tentative de raisonner son mari.»
Tobias Rogue, donc, se tourna ensuite vers son fils, qu'il dévisagea un long moment, une expression de dégoût emplissant son visage.
«-Rassure-moi, fiston, tu es bien conscient que tu ne vas pas aller dans cette école de tarés ? demanda-t-il d'une voix grondante, parce que ta mère ne semble pas avoir bien compris...»
Le petit serra fermement ses poings, comme animé d'une colère intense, si fort que ses jointures prirent une coloration plus pâle qu'elles ne l'étaient déjà. Il leva les yeux sur son père puis dit, d'une voix ferme - pris d'un élan de courage vain :
«-J'irai à Poudlard, que tu le veuilles ou non ! C'est là-bas qu'est ma vraie pla...»
Le garçon n'eut pas le temps d'en dire plus que son père lui avait déjà bondi dessus. Eileen hurlait à Tobias de laisser son fils en dehors de tous ça. Mais il ne l'écoutait pas. Tobias la haïssait. Tobias haïssait les sorciers. Et son fils ne ferait pas parti de ce monde malsain. Il le frappa. D'abord sur la joue, puis sur la tempe, puis la mâchoire. Severus encaissait les coups sans broncher, jusqu'à ce qu'il ne tienne plus debout. Il s'écroula sur le sol aux côtés de sa mère.
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The Dove & The Crow [Harry Potter]
Fiksi Penggemar"On m'a dit de vous prévenir que le seul moyen de vaincre sera d'unir le corbeau et la colombe." ••• Deux sorciers talentueux, à la fois si semblables et opposés. Deux destins liés, pour le meilleur comme pour le pire. Deux magies entremêlées, dont...