Chapitre 14 - Entrevue avec Albus Dumbledore

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Samedi 16 Janvier 1988 :

Une semaine était passée depuis le retour de Pomona. La sorcière reprit la direction de sa maison et je pus me concentrer exclusivement sur mes cours. Enfin, concentrer était un bien grand mot. Je ne parvenais pas à chasser de mon esprit les avertissements de Pomona. Dès que je sortais à l'extérieur (ce que j'évitais au maximum), je ne pouvais m'empêcher de jeter des regards partout autour de moi, craignant de voir surgir un Mangemort de nulle part. Je savais que la protection de l'école avait été doublée depuis le début des attaques, mais je ne parvenais pas à chasser mes craintes. De surcroît, des tensions étaient nées parmi les élèves, qui sentaient le danger et, à plusieurs reprises, je dus rappeler à l'ordre des étudiants, principalement des Serpentards et des Gryffondors, qui ne se lançaient que des regards mauvais et refusaient systématiquement de se mélanger durant mes cours, s'évitant comme la dragoncelle.

Severus Rogue était porté disparu depuis le retour de Pomona et il m'était impossible de tirer des informations de mes autres collègues qui ne semblaient pas plus au courant que moi. Les étudiants tiraient profit de cette absence et aucun professeur ne paraissait s'en soucier plus que cela, profitant, eux, des cours de potions non-assurés pour rattraper leur retard dans le programme (ce qui ne plaisait pas forcément aux étudiants qui se voyaient réquisitionner pour des heures de Métamorphoses ou de Sortilèges supplémentaires).

Quand vint le week-end, je l'accueillis à bras ouvert, épuisée par les cours et surtout par mes propres angoisses que je devais incessamment dissimuler à mes collègues et mes étudiants. Nous n'avions pas reparlé du Mangemort avec Pomona et elle semblait essayer au mieux de reprendre ses anciennes habitudes comme si rien ne s'était passé. C'était sûrement son côté Poufsouffle : voir la vie du bon côté.

Le samedi après-midi, après avoir passé tout le matin à plancher sur mes cours de la semaine suivante, tout en corrigeant des copies médiocres de deuxième année, j'aidai Pomona à prendre soin de ses serres et sa bonne humeur me fit oublier un moment mes craintes.

En début de soirée, je regagnai le château, le coeur plus léger et un mince sourire aux lèvres. Pomona avait décidé de rester une heure de plus pour rempoter ses Mandragores et je rejoignis donc seule la salle des professeurs. Perdue dans mes pensées, je parcourus les couloirs déserts à cette heure, entendant au loin Peeves chantonner je-ne-savais quelle chanson stupide. Quand j'étais arrivée à Poudlard, le château m'avait paru chaleureux et je m'étais tout de suite sentie à l'aise mais maintenant, quelque chose avait changé. Comme si le chateau lui-même sentait le danger. Peut-être était-ce le cas : j'avais plusieurs fois soupçonner les lieux d'être vivants, et je n'étais pas la seule à penser cela. Seul Albus Dumbledore en connaissait les véritables secrets...

Je m'arrêtai au beau milieu du couloir, une idée fleurissant soudain dans mon esprit. Dumbledore ! Qui de mieux pour répondre à mes questions concernant tout ce qu'il se passait ? Prenant le temps de réfléchir, je tâtai le pour et le contre de ce potentiel entrevue : je doutais qu'il puisse me dire toute la vérité, mais ça valait le coup de tenter. Rebroussant chemin, je me dirigeai vers le bureau du directeur, me demandant bien ce que j'allais lui dire une fois là-bas.

J'arrivai devant la statue menant à son bureau avant d'avoir pu me décider. Là, je restai un moment, hésitante. Finalement, je murmurai, à la fois excitée et stressée à l'idée d'une entrevue avec Albus Dumbledore :

«-Fumseck.»

Je me souvenais encore du mystérieux message qu'avait laissé le sorcier à l'intention des professeurs concernant le mot de passe menant à son bureau. Une simple note, sur laquelle il était écrit :

«Il aide les coeurs purs et chasse les âmes mauvaises,

Eternel, curatif, fidèle, intelligent,

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant