Vendredi 11 Mars 1988 :
Ce fut l'agitation qui me tira de mon sommeil le lendemain. La première chose que je vis quand j'ouvris les yeux fut la silhouette de Severus qui s'affairait devant moi. Je mis un certain temps à me souvenir des raisons pour lesquelles j'étais assoupie sur le canapé du Maître des Potions. Les souvenirs de cette terrible nuit me revinrent et je ne pus m'empêcher de frémir, ce qui fit se retourner le sorcier, qui n'avait pas encore remarqué que j'étais réveillée. Je lui adressai un faible sourire, ce à quoi il me répondit par un bref signe de tête.
«-Bonjour, dis-je, vous allez mieux ?
-Certainement, répondit-il vaguement, sans s'attarder sur la question.»
Il y eut un silence, avant qu'il n'ajoute :
«-L'heure du déjeuner est passée depuis un quart d'heure déjà. Vous ferez bien de vous y rendre avant que l'on commence à ne se poser des questions.»
Je hochai la tête et tâchai de remettre en place les mèches de mes cheveux rebelles en place, histoire d'être tout de même présentable. Puis, plissant à la hâte mes vêtements, je me levai et dis, d'un ton léger :
«-Vous venez aussi ?
-Il vaudrait mieux que nous ne nous y présentons pas ensemble. À Poudlard, les rumeurs se créent et se propagent presqu'aussi vite que la Dragoncelle.
-Quel genre de rumeur ? l'interrogeai-je timidement.
-Beaucoup d'étudiants pensent que je suis un vampire ou un loup-garou, ce genre de monstre.»
Je constatai que ses yeux se voilèrent quelques secondes à l'évocation du terme «loup-garou», comme si ce simple mot lui rappelait un souvenir qu'il ne voulait pas voir refaire surface. Il poursuivit, son regard reprenant son habituelle nonchalance :
«-Je préfèrerai qu'ils n'aillent pas s'imaginer de surcroît que je torture des jeunes femmes dans mes cachots.»
Un semblant de sourire se dessina sur ses lèvres avant de disparaître et j'émis un petit rire gêné. Le sorcier prit sa baguette, décrivit un bref mouvement du poignée et la porte se déverrouilla dans un discret cliquetis. Je pris cela pour le clap de fin de notre conversation et m'éclipsai discrètement de la pièce, sans ajouter un mot de plus, jugeant que j'avais déjà passé assez de temps avec le sorcier pour le déranger une minute de plus.
Ce fut donc seule que je fis le chemin des cachots jusqu'à la Grande Salle, le corps encore endolori mais miraculeusement pas aussi douloureux qu'hier et l'esprit encore torturé par les images du combat mais plutôt reposé par cette courte nuit. Je ne savais pas vraiment quelles vertus avaient la potion que j'avais préparée mais elle m'avait clairement fait du bien. Si en atteignant l'étage supérieur déjà baigné de lumière, je parvins à estomper les souvenirs atroces des deux Mangemorts, il y avait bien une chose dont je ne parvenais pas à me défaire : les révélations concernant la véritable nature de Severus trottaient encore dans mon esprit et mille-et-une questions s'y bousculaient.
Pourquoi ? Pourquoi Severus avait-il décidé de jouer l'agent-double, le faux-Mangemort ? Pourquoi prenait-il ce risque d'infiltrer le réseau le plus dangereux du monde dans l'espoirde collecter quelques informations ? Qu'avait-il à gagner ?
Lorsque j'atteignis la porte menant à la Grande Salle, aucune réponse sensée ne s'était imposée à moi. J'hésitai un instant avant de pousser les double-battants et d'entrer dans la Salle. Heureusement, le déjeuner étant déjà bien entamé, une grande majorité des étudiants avait rejoint leur salle commune afin de profiter des derniers instants avant le début des cours. Je rejoignis le plus rapidement qu'il m'était permis la table des professeurs, tachant de faire abstraction des regards braqués sur moi. L'un d'eux était plus intense que les autres : celui d'Albus Dumbledore, qui ne me lâchait pas une seule seconde. Il m'adressa un sourire avant de dire, d'un ton mystérieux :
VOUS LISEZ
The Dove & The Crow [Harry Potter]
Fiksi Penggemar"On m'a dit de vous prévenir que le seul moyen de vaincre sera d'unir le corbeau et la colombe." ••• Deux sorciers talentueux, à la fois si semblables et opposés. Deux destins liés, pour le meilleur comme pour le pire. Deux magies entremêlées, dont...