Chapitre 17 - L'été des morts (2/3)

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Lundi 15 Juillet 1996 :

«-Tous en position, ordonna Alastor en nous adressant un regard circulaire - à la fois alerte et sombre.»

Nous nous lançâmes tous une dernière œillade inquiète, avant de rejoindre nos places qui nous avaient été attitrées par Alastor et Kingsley ce matin-même. L'esprit focalisé sur la présente mission, je suivis Emmeline et nous nous postâmes comme prévu à l'arrière du bâtiment que nous encerclions prudemment. De là, une petite porte nous permetterait de nous glisser à l'intérieur de la bâtisse quand le signal sera donné. Je m'accroupis aux côtés de la sorcière avec qui je formais momentanément un duo, la baguette en main et les muscles fourmillant.

C'était la première mission à laquelle je participais depuis la mort de Sirius. Sa perte avait boulversé pas mal de choses dans nos rangs - mais nous n'en étions que plus unis et soudés. Aussi, lorsque Kinsgley nous a informés hier qu'une brigade ministérielle avait localisé l'entrepôt par lequel transitaient une grande partie des flux illégaux de baguettes volées, tout le monde - ou presque - avait accepté d'intervenir le lendemain, espérant bien mettre la main sur l'homme qui, d'après nos sources, menait d'une main de fer ces échanges mafieux : Morag Woodworth.

Emmeline s'agita à mes côtés et me tira ainsi de mes pensées. Je levai les yeux au ciel juste à temps pour apercevoir des étincelles bleues se déployer au dessus de nos têtes, signe que nous devions intervenir. J'adressai un bref hochement de tête à la sorcière et celle-ci partit à l'avant, tandis que je surveillai méthodiquement nos arrières. Heureusement, pour l'instant, aucune activité ne paraissait avoir lieu autour de nous. Le plus discrètement possible, Emmeline déverrouilla la porte arrière qui céda dans un grincement qu'elle s'empressa d'étouffer en lançant un sortilège de sa baguette. Nous tendîmes l'oreille mais le bruit causé par notre entrée ne sembla pas avoir interpellé qui que ce soit. Loin d'être rassurée, je m'engouffrai à l'intérieur du bâtiment - qui était en fait une sorte d'usine en friche - à la suite d'Emmeline. Bien que plongées dans une pénombre presque totale, nous ne prîmes pas le risque de nous faire localiser et gardâmes nos baguettes éteintes.

Nous parcourûmes un long couloir qui sentait l'humidité et la poussière jusqu'à aboutir sur un immense hangar qui devait auparavant être le pôle central de l'entreprise. Des éclats de voix nous alertèrent qu'il nous fallait désormais être très prudentes. Alors que nous nous glissions dans le vaste hall en restant dissimulée par des amoncellements de caisses en bois, je vis de l'autre côté de la salle, deux silhouettes faire de même - ce devait être Hestia et Dedalus qui avaient pénétré dans la bâtisse par l'aile gauche. Pour le moment, le plan soigneusement échaffaudé par Kingsley et Alastor la veille se déroulait sans anicroche. Cependant, je ne parvins pas à quitter cette angoisse profonde qui ne me quittait pas depuis le début de la mission. Et si elle tournait mal ? Et si nous perdions encore l'un d'entre nous aujourd'hui ?

Je secouai la tête, me flageallant mentalement d'avoir de telles pensées. Je n'eus pas le temps de me rassurer davantage car, à cet instant, la porte centrale du hangar s'ouvrit et trois de nos membres - c'est-à-dire Alastor, Kingsley et Tonks se ruaient à leur tour à l'assaut des tranfiquants de baguettes. Les sorts commencèrent aussitôt à voler, tandis que les Mangemorts, pris de court, s'éparpillaient dans tous les sens en tentant de sauver la marchandise. Il n'en fallut pas plus pour que les groupes annexes se jettent à leur tour sur le champ de bataille. Emmeline bondit la première sur ses pieds, prenant en grippe un Mage Noir cagoulé qui essayait de s'enfuir en passant par derrière. Pour ma part, je patientai un peu plus, analysant la situation - grosso-modo, nous étions numériquement en supériorité, mais de peu et il fallait à tout prix empêcher les Mangemorts de s'enfuir avec leurs marchandises.

J'aperçus au centre du hangar deux Mages Noirs réunir précipitamment des dizaines de baguettes dans d'immenses sacs noirs. Comprenant qu'ils planifiaient de transplaner avec leur butin, je brandis ma baguette dans leur direction et lançai un Sortilège d'Attraction. Aussitôt, les deux gros sacs remplis d'armes volées convergea dans ma direction, au plus grand désarroi des deux hommes qui se tournèrent dans ma direction. J'eus tout juste le temps de plonger derrière les caisses en bois pour esquiver leur attaque. Celles-ci se brisèrent instantanément sous le choc des Maléfices et je dus me protéger la tête avec mes bras pour ne pas être blessée par les débris. Rampant parmi les morceaux de bois, je réussis à mettre la main sur les deux récipients qui avaient chuté non loin de moi lorsque j'avais plongé pour me mettre à l'abris.

The Dove & The Crow [Harry Potter]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant