7 - LEONHARD

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J'ai perdu un poumon dans la bataille. Et il va me falloir un nouveau cœur d'urgence. Je sais pas trop combien de temps il m'a fallu pour me débarrasser de tous les androïdes - clairement bien plus de temps qu'il ne m'aurait fallu autrefois, mais bon, au moins, aucune de ces sales bêtes ne m'a mise KO avant que j'en ai terminé avec elle, et la satisfaction que j'en retire est infime mais effective. Bon par contre mes données doivent être un sacré foutoir... et je crois que je vais vomir. Tremblant et en sueur, je me relève et j'essuie le sang sur mon menton avec la manche de mon sweat-shirt - Ross entre alors sur le terrain, et me fait signe de la suivre.

Eldridge et sa maudite stagiaire doivent être avec le colonel pour discuter des derniers détails de mon programme de remise en forme - moi, j'emboîte docilement le pas à ma psy, plus vraiment en état de penser par moi-même. J'ai tout donné... et je ne vais pas m'en remettre de si tôt. Une migraine monstrueuse est en train de naître entre mes tempes - je dois avoir une sale mine, parce que Ross commence par me conduire... aux toilettes. Juste à temps, en fait. Mon estomac et mon foie contrariés renvoient mon frugal dîner de la veille, et le demi litre de whisky qui avait servi à faire descendre le tout - l'acidité brûle ma lèvre fendue, et quand je vais me rincer le visage vite fait pour me rincer la bouche et me rafraîchir un peu, je constate que ma pommette a déjà commencé à enfler.

Je suis pâle, les cernes plus noirs que jamais, couver ecchymoses - eh ben putain, ça promet tient. Au moins maintenant, j'ai l'estomac moins lourd, et je commence à retrouver un peu mon souffle. Je laisse Ross m'escorter jusqu'au bureau d'Eldridge, où je m'installe sur le fauteuil d'opération en attendant que le doc arrive pour les vérifications d'usage - quand je pense que je vais subir une « remise en forme »... franchement...

- Commandant... vous devez croire en vos capacités. Je pense que vous serez un grand instructeur. En attendant, je vous vois mardi, me dit gentiment la psy, avant de quitter le bureau, ses talons claquant au rythme de ses pas dans le couloir.

Je n'ai rien à répondre à ça... alors je me renfonce dans le fauteuil, et j'attends. Lorsque j'entends finalement Edridge arriver dans le couloir, mon rythme cardiaque commence à peine à revenir à la normale, et j'ai fermé les yeux pour me protéger de la lumière crue des néons du labo. J'ai mal partout, et je suis en train de subir la migraine de ma vie.

Heart's Mechanic - Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant