31 - LEONHARD

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Bon, au moins la miss a moins de balais dans le cul maintenant, et c'est quand même plus agréable, en fait. Quitte à l'avoir sur le dos non-stop, je la préfère encore comme ça... Le doc termine son examen en deux temps trois mouvements - même pas il me fait foutre à poil, pour une fois je m'en sors avec une auscultation rapide par-dessus mes vêtements de sport. Il a filé sans demander son reste, et l'étudiante reste plantée là à me regarder avec sa tête de chouette, et je hausse un sourcil amusé.

- Faites donc, miss Barns, je ne vous retiens pas, m'amusais-je alors que la jeune femme, un peu gênée, semble ne plus savoir comment prendre congé.

Moi je n'ai clairement pas l'intention de prendre racine. Je me lève et je commence à enfiler mes rangers, qui m'attendent sagement à côté du lit. J'enfile mon manteau, mon écharpe, mon bonnet et mes gants, et je suis prêt à mettre les voiles. Je rentre chez moi, un peu ailleurs mais c'est pas désagréable - je sais pas ce qu'ils m'ont donné, mais je veux bien qu'on m'en prescrive plus souvent. Je passe la fin de journée tranquille chez moi - Alvarez fini par s'inviter pour regarder un match avec moi, puis les journées s'enchaînent à nouveau à un rythme effréné. Consciencieux, je me force un peu plus à table, mais à choisir je préfère encore manger de la bouillie réhydratée - ça a les même apports nutritifs, et je peu l'avaler sans vraiment mâcher et expédier mes repas. Mais bon, si je veux tenir le rythme... je dois encore faire ce sacrifice.

Mes séances de corps à corps sont devenues excessivement barbantes – elles se déroulent maintenant sur le terrain 4, et je suis entouré de cadets et de jeunes amplifiés tout juste sortis de rééducation, qui viennent se faire les dents sur moi. Ils sont lents, maladroits, abrutis par les médicaments – mais curieusement, je les plains assez pour avoir la patience de servir d'entraîneur. Au début, ils ont peur de moi, moi le graaaand commandant Steinberg - mais moi, je ne leur fait pas de cadeau, ce qui très vite aiguise leur combativité et les encourage à m'attaquer plus franchement. Ce qui me va très bien - de toute façon, ils se sont vite rendus compte qu'ils avaient peu de chance de me toucher avant longtemps.

Mais c'est au cours d'une de ces séances calmes et bon enfant que quelques jours après mon malaise, les choses se corsent. Alors que je remontre pour la dixième fois au moins un enchaînement tout simple à un cadet, je sens qu'on m'observe - enfin, quelqu'un d'autre que miss Barns, qui n'est jamais bien loin. Et quand je relève les yeux... mon regard tombe dans le sien. Il m'observe, depuis le bord du terrain - sa haine transpire à travers tous les pores de sa peau. Il n'est pas plus vieux que moi, les cheveux châtains à raz, les yeux bleus - comme moi, ses deux bras sont amplifiés, et je sais qu'une de ses jambe l'est aussi. C'est Elvis John Carter, un ancien de mon unité. Qui avait été retiré de l'équipe pour faute grave - son non respect de mes ordres avait conduit à l'échec total d'une de nos missions, et à la mort d'un autre de mes hommes, qui était aussi un très bon ami.

Je vois immédiatement rouge. Qu'est-ce que ce fils de pute fait encore ici ?? Il est originaire d'Europe, comme moi - il devrait être là-bas !! Qu'est-ce que c'est que ce délire ?? Clairement, il ne s'attendait pas à me voir non plus - et puis soudain, tout s'enchaîne très vite. On s'est toisé une poignée de secondes à tout péter - mais son visage traduit sa haine et sa rancœur, et moi... moi, j'ai toujours rêvé de régler mes comptes à ma manière avec ce salopard. J'attaque le premier, mais il se tient prêt à me recevoir - il encaisse sans mal mon premier coup, mais ce n'est que l'échauffement. J'oublie tout tout autour de moi, les cadets, miss Barns, l'instructeur - je veux juste donner une bonne leçon à ce bâtard.

Les recrues s'écartent immédiatement, bouche bée - Carter attrape une barre de poids et me l'envoie en plein visage, mais je pare avec un de mes bras. L'iridium grince, la barre de métal plie et se rompt net. On échange encore quelques coups - nos attaque sont rapides, vicieuses, et visent à blesser, à faire mal. J'encaisse un coup bas dans les côtes, de sa jambe amplifiée, mais je le lui rend aussitôt, et je sens les côte craquer avec une intense satisfaction. Il a réussi à me placer un bon crochet, et m'a emporté la moitié du visage avec - ma tempe pisse le sang, mais je ne sens plus rien, obnubilé par mon désir de le mettre KO. Il est fort, mais je suis meilleur que lui, et après avoir encaissé quelques mauvais coups, je lui pète le nez... et il commence à enchaîner les erreurs. J'attrape un punching ball, je rompt la chaîne qui le suspend et je le lui envoie dessus - mais alors qu'il repousse l'énorme poids mort, je place un low kick, et je lui pète la rotule de sa jambe valide. On est bien partis pour s'entretuer.

Heart's Mechanic - Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant