Néanderquoi ?... Bon sang je comprends pas un mot sur deux de ce qu'elle raconte en général. C'est quand même un peu triste... un jour, je lui ferais la remarque. Peut-être. Je sais pas pourquoi, mais j'ai le sentiment que ça pourrait la vexer. Et voilà qu'elle se marre, maintenant, au lieu de me faire chier et de me dicter ce que je devrais faire selon elle, comme à son habitude. Je comprends rien à cette nana... dès l'instant où je pense avoir un peu cerné et compris son mode de fonctionnement, bim, elle en change, et je dois tout recommencer à zéro. C'est épuisant à la fin...
Je hausse les épaules à sa remarque - je ne suis pas d'humeur prolixe, quoi que ça puisse signifier à mon niveau de dialogue, et après tout, elle peut bien faire ce qu'elle veut, ça ne me regarde pas. Et je me garderais bien de lui faire la leçon, moi. C'est une grande fille après tout... Une fois dans les vestiaires, je prends juste mes clopes, et je laisse mon manteau là - de toute façon, je ne pourrais pas l'enfiler sans me faire mal, et je déguste assez sans m'en rajouter volontairement une couche.
Une fois dehors, j'hésite une seconde... et puis je lui tends mon briquet. Après tout, elle est sans arrêt pendue à mes basques, autant qu'elle serve à quelque chose. Elle semble un peu surprise, mais se passe de commentaire, et va jusqu'à m'allumer ma clope - je pensais qu'elle se contenterait d'allumer le briquet et de me le rendre, mais bon... C'est étrange, mais ce geste à la fois intime et familier ne me dérange pas. Ce qui me dérange un peu plus, c'est que du coup elle a entre les mains mon Zippo, engravé d'un corps de femme nue - le lourd briquet en argent, offert par mon père des années auparavant, m'avait toujours semblé d'un érotisme très classe... mais dans ses mains pâles et fines, il fait vulgaire, et je le range vite fait dans ma poche quand elle me le rend finalement, après avoir allumé sa propre cigarette avec.
Il fait froid... mais je me sens mieux. Dehors, l'air frai m'éclaircis un peu les idées, et dissipe les derniers lambeaux de colère qui embrumaient mon esprit. Le goût de ma cigarette est familier, et noie un instant l'acidité du métal sur ma langue - j'entends en bruit de fond les sons familiers de la base... le souffle de la jeune femme à côté de moi, qui s'est décalée pour ne pas se retrouver dans le nuage de fumée de mes cigarettes, sans doute beaucoup trop fort pour elle... Et puis... elle commence à parler. Et à parler. Et à parler. Eeeet à parler. Elle ne s'arrête plus putain. Je finis par baisser les yeux sur elle - elle est clairement congelée... et elle continue de parler. De raconter tout et n'importe quoi. Sur les pompiers. Et les ampoules. Mais c'est quoi le rapport putain ??...
- Miss Barns par pitié, je préfère encore être abreuvé de questions que subir ce discours sans queue ni tête une seconde de plus, lâchais-je finalement, à bout de nerfs.
Sérieusement, elle s'arrête jamais, ne serait-ce que pour respirer ??! J'avais pas le souvenir que les gonzesses avaient un tel débit ! Bon si, un peu quand même... mais à ce point ?! Elle bats tous les records !
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Heart's Mechanic - Saison 2
RomanceLes jours se suivent et ne se ressemblent pas sur la base militaire New-Yorkaise des United States of the World. Les rapports entre Caliane Barns et le commandant Steinberg se dégradent progressivement depuis que le militaire a rabroué l'étudiante u...