Heart's Mechanic - Saison 2

46 - CALIANE

Il est si tard que ça ? Un œil à ma montre m'indique que oui. Ça explique le fait qu'on soit seuls dans les couloirs. Enfin presque seuls. C'est l'endroit parfait pour une embuscade genre de la psy. Mais vu l'heure j'espère qu'elle est rentrée chez elle et qu'elle a une vie en dehors de la base. Sinon c'est super triste pour elle. Belle comme elle est elle doit avoir un mec qui l'attend. Ou une nana. Ou des dizaines... nan je bascule dans le cliché et j'ose m'imaginer un peu plus fute fute que cela quand même. Bref j'espère qu'elle a une vie en dehors de la base et qu'elle ne va pas nous tomber dessus ça serait le pompon.

Heureusement que j'habite sur la base sinon j'aurai encore droit à un « garde du corps, Caliane c'est utile ne le sème pas encore » blablabla. Le commandant me suit laborieusement et clairement parler est hors de question si j'interprète correctement le grognement de Neandertal qu'il vient de m'adresser. Au temps pour moi pour tenter d'aller l'atmosphère. Fail total. Je me retourne quand je ne l'entends plus. Où est-il !? Je reviens sur mes pas et le vois un peu plus loin marchant vers les vestiaires à une allure d'escargot. Je le rattrape sans mal et avant même que je lui fasse remarquer que c'est de l'autre côté que l'on va il me coupe l'herbe sous le pied.

- Aucune chance que je vous laisse vous baladez seul alors que le doc vous veut sous surveillance pour trauma crânien. Inutile d'insister.

Non mais n'importe quoi lui. Je ne tente pas de lui dire de ne pas sortir il a l'air bien buté sur cette idée, je ne pense pas que je gagnerai, je ne peux pas le forcer physiquement même dans son état à mon avis... Et je peux comprendre cette envie surtout qu'il a probablement passé plus de temps à l'hôpital qu'en dehors avec ces greffes ou ses missions. Cette pensée me fait de nouveau culpabiliser... Les vidéos... Je secoue la tête. ça n'est pas le moment. Dans tous les cas, pas question de le laisser seul. Et comme nous sommes sur la base je ne risque pas grand chose à traîner tard à part de rater les mac and cheese de mon père.

- Une cigarette ne me fera pas de mal non plus.

Oui je fume occasionnellement mais un truc léger pas ses ignobles machins qui puent affreusement. J'ai la cigarette sociale quoi.

- Et on n'y reste pas trois plombes, c'est un coup à choper la mort avec ce froid.

Lui comme moi ne sommes pas assez couverts pour rester plus d'un quart d'heure, vingt minutes dehors. Ça aussi c'est non négociable.