Heart's Mechanic - Saison 2

32 - CALIANE

Je lui lance un regard noir alors qu'il se moque clairement de moi. C'est pas gentil du tout de profiter du malaise des autres et non je ne suis pas hypocrite du tout !

- Je n'en doute pas une seconde,je rétorque rapidement.

Le jour où il me demande de rester, je ferai probablement un arrêt cardiaque de surprise.

- A demain.

Drapée dans ma dignité, je sors pour retourner au bureau du médecin. C'est... une journée épuisante. Et elle n'est même pas finie, j'ai hâte de rentrer chez moi dormir mais avant j'ai pas mal de choses à faire entre l'incident et le travail habituel. Plus ce dont Eldridge a parlé. Les jours suivants nous rectifions avec l'équipe tout son programme, d'abord par rapport à ses progressions et ses points faibles et ensuite en tenant plus compte de ses addictions et de son manque d'entrain pour la nourriture. Le doc le gave de compléments et vitamines en tout genre et moi j'arrive à obtenir qu'il s'entraîne avec de jeunes amplifiés ou des cadets. Après tout, bientôt il sera sensé les entraîner tout seul donc autant commencer dès maintenant à l'habituer à avoir des débutants autour de lui. Débutants qui flippent clairement avant de lentement prendre leurs aises. Je crois que ce type est une légende parmi eux. Je me demande vraiment le type de missions classées secret défense il réalisait auparavant.

D'ailleurs en parlant des cadets... les cours de pédagogie commencent la semaine prochaine. J'ai hâte de voir sa tête. Je suis sûre qu'il va détester ! L'ambiance entre nous est... Cordiale froide on va dire. On se dit bonjour, on se vanne un peu ici et là mais globalement on ne se parle pas trop. En même temps nous n'avons pas le temps, le rythme reste effréné et... Je crois que ni lui ni moi ne savons sur quel pied danser. Et puis... Les vidéos que j'ai vu jouent toujours dans ma tête quand je le vois. Ainsi que ses mots à mon encontre...

J'ai d'ailleurs décidé de commencer à travailler des tentatives culinaires qui sont censées outrepasser son problème de goût. Ça n'est pas hyper concluant pour le moment, du moins pas assez pour les lui faire goûter. Je discute avec un jeune amplifié, curieuse d'en savoir un peu plus sur son ressenti après son combat avec le commandant quand j'entends un énorme bruit métallique. Surprise je me retour et fronce les sourcils. Je ne vois rien mais je vois tout le monde reculer comme... S'ils formaient un cercle ? Je rejoins le cercle et je joue des coudes pour voir ce qu'il se passe. Le commandant et un type se battent. Et quand je dis se battre... C'est clairement tout sauf un combat d'entraînement. Les attaques sont rapides et vicieuses, faites pour blesser.

- J'y crois pas... Mais c'est pas possible on ne peut pas le laisser deux minutes sans que ça dégénère d'une façon ou d'une autre, je grommelle.

Je ne sais pas qui est l'autre mais... Je me rappelle l'avoir vu sur la photo de groupe prise dans l'ordinateur de grand-père, quand il était plus jeune. Je reconnais ses bras. Ancien coéquipier donc. Qui n'est pas mort donc. Option 1 : il ne faisait plus partie de l'équipe, option 2 : un survivant. Dans tous les cas ils ne s'aiment clairement pas. Bon... Maintenant on les arrête comment sérieusement ? Je m'avance dans le no man's land entre les cadets et les deux combattants, prenant garde à rester loin, manquerait plus que je me prenne un coup.

- Arrêtez !!! Commandant !! STOP !! je tente de crier fermement tout en sachant que autant pisser dans un violon si j'en leur absence de réaction.

Sans surprise c'est aussi efficace que de tenter de shooter dans de l'air. Génial. En plus j'ai l'air conne maintenant. Ah ah ah. La moutarde me monte au nez rapidement. Quelle mouche les a piqué tous les deux ?! Et un nez en moins... Beurk j'ai entendu le bruit des cartilages. Je vois l'homme enchaîner les coups et les erreurs. Je sais que ce sont des erreurs uniquement parce que le commandant réussit à le frapper et pas lui, pas parce que soudainement je m'y connais. Quoi qu'à force de traîner sur les terrains... Et merde je dévie encore. L'eau... C'est bien l'eau. Ça calme les chiens enragés, ça devrait faire l'affaire pour eux. Je sors du cercle et chope deux cadets.

- Ça va être compliqué de les arrêtez, ramenez la lance à incendie.

Ils me regardent dubitatifs probablement parce qu'ils savent que je n'ai pas vraiment autorité et parce que clairement ils ne savent pas quoi penser de mon... idée. Je leur lance un regard très très noir.

- Tout de suite c'est un ordre à moins que vous ne souhaitiez vous interposer ou que vous ayez une meilleure idée ? Hum ? Non ? Exécution alors !

Ils partent en courant et reviennent en tirant la lance. Bah voila.

- Allez-y, ils faut les arrêter avant qu'ils fassent trop de dégâts !

Sur eux et autour d'eux. Je recule un peu pour leur laisser le champ libre, comme font les autres cadets en remarquant ceux portant la lance. Une dernière fois je tente de les interpeller, même si les greffes ne craignent pas l'eau j'aimerai éviter de détremper le terrain mais comme personne ne fait rien ni ne propose rien, bande de lâches d'ailleurs...

- COMMANDANT ! MONSIEUR ! STOP !

Oh putain la rotule trop c'est trop.

- Ouvrez le jet.