Mais va mouriiireeuuuuuh. Enfin au sens figuré hein je ne veux pas qu'il meurt, il m'a déjà fait le coup, j'aimerai éviter le bis repetita, merci bien. Mais la tout de suite il me soûle. Il m'agace. Il m'énerve. Il me tape sur le système. Il me gonfle. Et tous les autres synonymes qui ne me viennent pas spontanément à l'esprit.
- Vous avez raison, la mesquinerie ça n'est pas du tout mon genre. En revanche l'opiniâtreté...
Et il en sait quelque chose puisqu'il m'a constamment sur le dos. Il s'occupe enfin de la saleté qui m'affole. Je n'y peux rien. ça me fait tellement peur. Je sais très bien d'où vient cette peur mais je refuse d'y penser. Et je n'arrive pas à m'en débarrasser. Ça n'est pas faute d'avoir essayer avec mon psy mais en vain.
Je ne réalise pas tout de suite qu'il semble de nouveau avoir fait l'huître. Je ne le réalise que lorsqu'il revient après s'être débarrassé de la chose, achevant de m'aider à me reprendre.
- Merci.
Je soupire de soulagement avant de remarquer qu'un truc cloche même si j'ai du mal à mettre le doigt dessus. Rapidement je réalise ce qui a changé. Il a le visage fermé et il part sans un mot s'asseoir sur le fauteuil d'opération.
Allons bon.
J'écarquille les yeux toujours blottie sur mon tabouret, toujours blanche et toujours un peu essoufflé. Il me fait quoi encore ? Qu'est-ce que j'ai encore fait ou dit qui lui a hérissé le poil. Je sais que j'ai du faire quelque chose parce qu'il y a 5 minutes il se marrait comme une baleine de ma peur. Je soupire et me frotte les yeux. Je suis fatiguée de ce qui vient de se passer. Fatiguée de ses sautes d'humeur sans raison. Et j'ai les mains qui tremblent.
Parfait. Maintenant changer 4 plaques va vraiment être problématique. Je ne vais pas avoir le choix. Je l'observe notant les bleus sur son corps, son air fermé, sa barbe légère, son air plus que fermé... Réalisant que je le dévisage, je détourne le regard.
- Le docteur ne devrait pas tarder. Je vais le prévenir.
Je soupire et je me lève. Je ne suis pas idiote, je sais que dans mon état je risque pour le coup de faire une bêtise. Et malgré ce qu'il pense de moi, je ne suis pas arrogante au point de prendre ce genre de risque. Je m'arrête à la porte et le regarde.
- Je ne sais pas ce que j'ai encore fait ou dit qui vous a touché. Mais je ne vous embêterai plus aujourd'hui. Merci pour... - je frissonne au souvenir - pour l'avoir faite partir. A bientôt.
Je ferme la porte en sortant et je me mets en quête du docteur que je trouve dans la salle de repos. Il est seul et sirote un café en lisant un livre épais de médecine si j'en crois le titre. Quand j'entre, il lève la tête.
- Miss Barns ? Vous avez terminé avec le commandant ?
Il est clairement curieux. Je baisse les yeux avant de les relever et de faire une petite moue gênée.
- Pas vraiment... Hum... Le commandant vous attend pour le changement des plaques. Il y a eut... un petit accident avec... hum. Enfin j'ai les mains qui tremblent trop.
Je lève mes mains pour lui montrer alors qu'il me regarde avec étonnement. Forcément, moi qui refuse de bricoler c'est étonnant. Impensable même.
- Que s'est-il passé ?
Son ton est sérieux. Je pense qu'il craint un accident avec le commandant. Enfin c'est le cas mais pas comme il pense.
- Hum... Une... grosse... je blêmis un peu. Araignée... et... enfin je suis...phobique, je ris gênée de devoir avouer cela. Le... le commandant en a pris soin mais moi... j'ai besoin d'un peu de temps pour me reprendre et... enfin il a sûrement mieux à faire.
Comme me faire la tête pour une énième faute improbable que j'ai du faire. Il soupire.
- C'est vraiment une phobie ? demande-t-il inquisiteur.
Même s'il sait que je ne suis pas tire au flanc, il me soupçonne de quelque chose. Je hoche la tête.
- Mon dossier peut vous le confirmer.
J'ai été obligée d'inscrire ce genre d'information.
- Je suis désolée.
Bonjour l'échec. Encore.
- J'aurai préféré que vous le fassiez Miss Barns. C'est bon pour lui comme pour vous d'interagir un peu.
Je fais la moue. Il rêve. A part se chamailler ça ne mène à rien.
- Prenez vous un thé, calmez-vous et retournez-y.
Il sourit et reprend son livre et son café me laissant comme une idiote. Mais... Je vais mettre trois plombes à calmer mes tremblements !
- Je ne changerai pas d'avis. Et puis le commandant n'a pas d'autres rendez-vous normalement. Il peut attendre quelques minutes le temps que vous vous repreniez, il sait ce que c'est que d'avoir une petite crise de phobie.
Je me sens trahie là. Genre vachement. Je me fais un thé dans la salle de repos prenant une tasse et un sachet de jasmin, le tenant à deux mains pour m'assurer qu'il ne se renverse pas et je vais dans le couloir. Je dois... le faire. Je suis morte de rire. J'en ai bien pour encore un bon quart d'heure à me calmer. Et l'autre je doute qu'il ait ce genre de patience. Surtout dans ce cas où je l'ai irrité d'une façon ou d'une autre. Je soupire et bois un peu du thé. Ça me fait du bien. Haut les cœurs. Plus vite je me calme, plus vite je le répare, plus vite il s'en va avec son humeur.
Pffffff.
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Heart's Mechanic - Saison 2
RomanceLes jours se suivent et ne se ressemblent pas sur la base militaire New-Yorkaise des United States of the World. Les rapports entre Caliane Barns et le commandant Steinberg se dégradent progressivement depuis que le militaire a rabroué l'étudiante u...