35 - LEONHARD

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Trempé, sonné et en overdose d'adrénaline, je me laisse pourtant entraîner sans protester, soufflant comme une forge alors que chaque inspiration me déchire les côtes. Cet enfoiré, il l'a pas volé tient !! Les deux crétins qui m'ont embarqué me portent presque à travers les couloirs - ils sont clairement pressés de se débarrasser de moi, et/ou craigne que je ne m'en prenne à eux. Mais c'est pas après eux que j'en ai - c'est après cette ordure de Carter. J'ai le goût du sang dans la bouche, qui se marie très bien avec celui de l'acier, mais je n'ai pas eu ma dose - j'aurais pu continuer à massacrer Carter, même après que celui-ci soit tombé, même s'il avait perdu connaissance.

Et même si le sang qui me coule dans les yeux m'aveugle à moitié, et que j'ai de plus en plus de mal à respirer. Je me sens de plus en plus mal à mesure que le contre-coup des coups reçu m'atteint - mes oreilles sifflent, et je me dis qu'il ne m'a clairement pas raté non plus, le salaud. Dans son bureau, Eldridge m'attend de pied ferme, et commence à m'incendier alors que j'ai même pas encore passé le seuil de la porte. Honnêtement, je n'écoute pas un mot de ce qu'il raconte - quelque chose contenant beaucoup les mots « immaturité », « irresponsabilité » et « dégâts matériels considérables », je crois bien. Il me fait mettre en caleçon direct, et je frissonne de douleur - je suis aussi trempé d'eau froide, mais franchement je suis tellement en colère que je ne le sens même pas.

Assis sur mon fauteuil d'opération, Eldridge continue de m'enguirlander tout en commençant à m'examiner. Ses gestes sont secs, presque brusques, et il commence par me coller une compresse sur la tempe pour essayer d'endiguer le saignement. Moi j'ai du mal à reprendre mon souffle, et rien à répondre - oui, c'était idiot. Est-ce que je regrette ? Non.

- Ah, miss Barns, vous arrivez à point nommé, je vais avoir besoin d'aide pour rafistoler ce crétin !! tempête le médecin. Non mais franchement... mais quelle idée !! Vous battre avec vos amplifications, sans protections !! On aura de la chance si le dossier est classé sans suite... vous allez tous nous mettre dans la merde avec vos conneries... Ça faisait longtemps qu'on avait pas eu droit à un de vos coups d'éclat tient !!... Miss Barns, vérifiez son bras, vu l'état du blindage doit y avoir du dégât au niveau des câblages... Et bon sang respirez, commandant Steinberg !!

C'est la dernière recommandation que j'entends - heureusement que je suis déjà calé dans le fauteuil, mais la nausée et le vertige qui me montent à la tête depuis tout à l'heure atteignent leur apogée, et un voile noir tombe devant mes yeux.

Heart's Mechanic - Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant