Heart's Mechanic - Saison 2

65 - CALIANE

Lorsque j'entends des pas, je relève les yeux du texte que je lis sur les effets d'une molécule qui compose les anti-rejets. C'est Eldridge qui l'a écrit et c'est super instructif. Je souris en voyant le commandant entrer sans frapper comme à son habitude. Il a l'air d'aller mieux qu'il y a quelques jours si j'en crois les couleurs sur son visage. Il est tout emmitouflé sans surprise après ce qu'il a eu à Noël. En même temps ça lui apprendra à se balader sans veste alors qu'il fait -10 dehors. Quelle idée ! Résultat malade. Les militaires, je vous jure y a des jours on se demande s'ils ont deux sous de jugeote. On aurait pu croire qu'un commandant saurait prendre un minimum soin de sa santé puisque c'est la base de son boulot, mais non. Il a fait le malin !

Enfin je ne vais pas lui redire je pense lui avoir assez dit. Et il grogne. Enfin comme d'habitude quoi. C'est grave si j'arrive à différencier ses grognements ? Probablement. Autant pour lui que pour moi. Bref, il grogne de façon clairement irritée. Je roule des yeux, tu parles d'un salut. Enfin ça confirme que tout va bien donc c'est l'essentiel.

- Bonjour Commandant, vous êtes en pleine forme à ce que je vois.

Je ne parle que de son humeur parce que physiquement, je note malgré tout une certaine raideur encore bien présente dans ses membres quand il retire manteau et écharpe. L'absence du médecin ne lui échappe pas et je secoue la tête face à sa méfiance. Clairement il y a du chemin avant qu'il ne me fasse confiance... et s'il découvre pour les vidéos je doute que cette confiance existe un jour. Je sens mon expression se troubler à cette pensée et je secoue la tête avant de sourire et de lui répondre.

- Effectivement, le docteur Eldridge a dû partir. Il se pourrait qu'il y ait encore eu un petit souci avec la prothèse de Carter. Elle est partie en Europe... Que c'est dommage, tout ce temps perdu, le pauvre.

J'ai un air faussement innocent sur le visage. Eldridge a ses chouchous, il a rien dit. En tout cas le commandant a vraiment bien meilleur mine qu'à Noël. Je me demande s'il a mangé mes... mes essais culinaires soyons clairs je suis loin d'avoir fait de la grande pâtisserie. Et s'il a aimé. J'aurais dû dire que ça venait de moi. En même temps je pense qu'il le sait il est loin d'être idiot. Est ce que je lui demande ou j'attends de voir s'il en parle ? J'aimerai bien savoir si mes recherches ont portés leurs fruits ou pas ! Hummmm non vu son humeur et le fait que c'est moi qui dois m'occuper de lui aujourd'hui autant ne pas en rajouter une couche.

Je lui indique d'un signe le siège dans une invitation silencieuse, contrairement à la dernière fois je ne lui mets pas le couteau sous la gorge. Si si je peux avoir un semblant de tact. Juste un semblant.

- Allez-vous me laisser faire ou bien attendons-nous le docteur, sachant qu'il y en aura probablement pour un petit moment ?

Je disais donc... un semblant de tact. Mais c'est plus fort que moi et je le défie du regard de choisir la seconde option. Au moins mon ton n'était pas moqueur, juste neutre avec une petite pointe de défiance. Touuuuuute petite. Je comprends ses réticences, enfin je pense les comprendre, mais là j'ai 4 pauvres plaques à dévisser et à remplacer par 4 jolies plaques toutes neuves, y a pas de quoi en faire une crise ou attendre Eldridge. Un étudiant de 1ère année pourrait le faire sans aucun souci. Mais je ne vais pas retenter de le forcer vu sa réaction de la dernière fois. Je n'ose pas imaginer ce qui se passera quand Eldridge me fera faire des trucs plus délicats comme il me laisse faire sur certains des amplifiés récents qui n'ont pas tous le bagage émotionnel des vétérans.

....

En fait je n'ai pas besoin d'imaginer, je sais exactement ce que ça donnera. Je secoue la tête pour chasser la vision d'un commandant plus blanc que neige, plus tendu qu'un ressort qui se carapate sans dire un mot poursuivi par Ross et moi-même et je regarde de nouveau le commandant attendant de savoir ce que l'on fait.