Son soupir ne me fait ni chaud ni froid. Je tente de de reprendre le contrôle de mes mains. Plus vite je le fais, plus vite je le répare, plus vite on ne se voit plus. Je crois qu'on a tous les deux besoins d'un peu d'espace. Heureusement le docteur nous sauve de cette situation inconfortable et je me sens rassurée. Je ne ferai pas de bêtise comme cela. J'ai l'impression que le docteur s'amuse beaucoup de la situation. Moi je ne trouve pas cela drôle, il m'en veut encore pour quelque chose mais je ne sais pas quoi. Et je crois que je n'ai pas envie de savoir. J'ai plus envie de rentrer chez moi que de rester ici mais on fait rarement ce que l'on veut.
Je jette un œil au commandant. Il a le visage fermé. Il est tendu. Moi aussi. Nous nous mettons au travail. Je prends des extra-précautions parce que je tremble un petit peu encore et je ne veux pas riper. Le silence est lourd à mon sens. Lourd de non dit. Mais ça m'est égal. Je suis concentrée et claquée. Concentrée surtout. Soudain quelque chose tape dans mon tabouret. Probablement le docteur quand il a bougé pour changer d'angle. Je sursaute et mon coude part taper dans ma tasse la mettant au sol. Surprise je relève les yeux.
- Oh.
Je me penche pour commencer à ramasser les bouts de verre... quand brusquement le commandant se relève et attrape par la gorge le docteur. Je me fige par réflexe. Ça n'est pas normal. Ne pas attirer son attention. Il sait probablement que je suis là. Ne pas bouger. Ne pas représenter une menace. Je réalise en une seconde que le commandant fait une crise de quelque chose. Le regard vide. La brusque réaction... Ça ne peut être que cela. Ou bien c'est une répétition de la prise de contrôle de Hydra. Sauf que c'est normalement impossible.
L'adrénaline monte rapidement. Je dois aller chercher de l'aide. Mais si je bouge j'attire l'attention sur moi. En une seconde le docteur fait lâcher prise au commandant et l'assomme. Vivement. J'écarquille les yeux et me prépare à détaler, je sais qu'il faut que j'aille chercher de l'aide, on ne fait pas le poids. Mon cœur bat vite. Très vite. Pourtant je ne panique pas. A son ordre je détale profitant de la confusion du commandant pour ne pas risquer de provoquer une autre réaction. J'ai mal pour lui. Le coup était sacrément violent. Et il semble... tellement perdu. Mais je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus.
Une fois dans le couloir je ne m'arrête pas. Les soldats ont parfois des épisodes de ce genre. Le commandant entre le fait d'être un soldat et Hydra... C'est étonnant que ça soit la première fois que je le vois faire une crise de ce genre. Je parie que c'est le bruit du verre. Il peut y avoir plein d'autres raisons mais c'est une des plus probables. Ou la combinaison bruit sourd, bruit de verre brisé. Enfin bref.
Je ne suis pas sportive et je le regrette profondément, mais je donne tout ce que j'ai pour couvrir rapidement la distance entre les deux cabinets, esquivant les gens. Le docteur même s'il a eu un réflexe incroyable que j'admirerais probablement jusqu'à la fin de mes jours, ne pourra pas faire grand chose contre le commandant.
Je déboule dans le bureau de Ross, me moquant d'interrompre un entretien ou de la déranger. Essoufflée je me retiens au chambranle de la porte.
- C'est... commandant... et... le docteur. Le commandant... Il... a.... attaqué le docteur brusquement. Mais... il avait l'air... ailleurs... pas... lui-même, je lâche le plus vite possible entre deux respirations à Ross. Il... vous demande dans son cabinet, j'ajoute inutilement.
Elle s'en doute sûrement. J'espère que le docteur et le commandant vont bien.
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Heart's Mechanic - Saison 2
RomanceLes jours se suivent et ne se ressemblent pas sur la base militaire New-Yorkaise des United States of the World. Les rapports entre Caliane Barns et le commandant Steinberg se dégradent progressivement depuis que le militaire a rabroué l'étudiante u...