Heart's Mechanic - Saison 2

57 - LEONHARD

Oh ouah, elle a l'air vraiment furax. Elle a même la fumée qui sort des naseaux et tout, un vrai dragon. Sauf qu'il en faut un peu plus que ça pour m'impressionner mais bon... on va dire que j'admire la performance, c'est déjà ça. Elle me braille après dès qu'elle est à portée de voix - elle me gratifie d'un colossal vouvoiement, et pour le coup elle ressemble encore plus à un dragon, à mugir comme ça. Je m'arrête et je hausse un sourcil, les mains dans les poches - bon j'en mène pas hyper large, j'ai froid et j'ai mal et c'est bien pour ça que j'étais en train de rentrer, mais bon, ça, elle est pas censée le savoir.

Elle se plante devant moi pour me barrer la route, les mains sur les hanches et les joues rouges - on dirait qu'elle va exploser, et j'ai presque envie de lui dire de ne pas oublier de respirer. Mais elle a l'air tellement énervée... c'est trop marrant. Enfin jusqu'au moment où elle me sous-entend encore que je ne suis qu'une loque. Mon escapade ne lui a clairement pas servi de leçon !!

- Ça vaaaa je suis pas parti faire le tour du monde, maugréais-je en levant les yeux au ciel. Et puis, je vous ai dit que j'allais voir l'état du terrain !! ajoutais-je, la mauvaise foi incarnée.

Eh, c'est vrai ça ! Je la toise de toute ma hauteur, peut-être pas aussi impressionnant que je ne le voudrais vu que je ne peux pas non plus trop me redresser à cause de mes côtes, mais je suis quand même bien plus grand qu'elle, et j'en profite. Elle achève son laïus en faisant le bilan peu glorieux de mon état, alors pour le coup, comme j'ai rien à répondre, bah... je recommence à me traîner vers l'aile médicale, aussi vite que possible, c'est à dire à la vitesse d'un escargot arthritique. J'en suis désolé, parce que la jeune femme a l'air gelée, et même moi, je commence à trembler, ce qui n'arrange clairement pas mon état. Mais je ne peux pas aller plus vite. Si bien qu'une fois rentrée dans le bâtiment, la douleur a clairement assombri mon humeur et m'a coupé toute envie de faire la moindre conversation. Je réfléchis à ce que m'a dit l'étudiante sur le trajet jusqu'à l'accueil, mais j'avoue que j'ai du mal à comprendre ce qu'elle a voulu dire - pas cool avec moi-même ?...

Franchement, ça veux juste rien dire.