55 - LEONHARD

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Il fait froid, mais en fait j'aime bien, ça m'aide à garder les idées claire à travers la douleur et les kilos de médocs dont je suis bourré. Et surtout, je jubile à l'idée d'avoir réussi à semer l'étudiante aussi facilement. La tronche qu'elle va faire quand elle verra que je suis plus là ! Ça lui apprendra à se foutre de ma gueule un peu. Et puis j'ai prévenu en plus, c'est pas ma faute si elle est sourde. La mauvaise nouvelle, c'est que je commence à trembler – et qu'à ce rythme là, je vais pas tarder à me sentir vraiment, vraiment mal. Les mains dans les poches, pour la peine je force l'allure, ce qui n'aide vraiment pas, mais au moins j'ai vite fait d'arriver devant le bon bâtiment.

Je rentre vite me mettre au chaud - il fait pas si chaud que ça dans la salle, mais c'est toujours mieux que dehors. La zone inondée a été interdite d'accès - le plus gros de l'eau a été pompé, mais maintenant, il faut attendre que ça sèche. Je m'avance un peu pour constater les dégâts de plus près - les machines d'entraînement cassées ont été enlevées, et révèlent le terrain défoncé ici et là. Des poids en tombant ont fait de petits cratères sur le béton ciré, et les lourdes greffes de Carter ont également laissé leurs marques là où il s'est effondré sur le sol. Ça, à tous les coups, ça va être déduit de ma pension. Ça ne me fait ni chaud ni froid – avec tout ce que j'ai qui dort en banque, logé par l'armée... je ne me fais pas vraiment de souci. Par mois, entre la bouffe réhydratée, l'alcool, mes clopes et quelques produits d'hygiène, je n'entame pas le quart de la pension qui m'est versée mensuellement.

Bon... j'ai plus rien à faire là, et pour le coup, je commence à me dire que m'allonger ne serait pas une si mauvaise idée, finalement. Je ressors du terrain pour reprendre la direction du bâtiment médical - eh, je vais aller faire un petit tour des chambres, voir si je peux remettre la main sur Carter. Je suis pas assez salaud pour lui en remettre une couche s'il est inconscient, mais je me ferais une joie de lui balancer une réflexion agréable, du style « tu t'es bien fait torcher, petite bite ». Plongé dans mes pensées, les mains dans les poches, je me traîne tant bien que mal vers le bâtiment... quand mon regard tombe sur une boule de fureur qui me fonce droit dessus.

Aie. Elle a l'air fâchée.

Heart's Mechanic - Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant