Heart's Mechanic - Saison 2

44 - CALIANE

Je grimace en le voyant se rhabiller. J'ai mal par empathie. Très mal. Il en perd encore quelques tons de couleur. Bientôt il sera plus blanc que les murs de cette pièce. Malgré tout... Il continue de me répondre. Ça m'étonne vraiment mais je ne le fais pas remarquer ne voulant pas risquer qu'il refuse de parler ensuite. Sauf que ce qu'il me dit... C'est préoccupant en fait. Parce que cela veut dire que cet amplifié a soit été amené ici par l'état major ce qui serait possible mais surprenant. Soit il a trouvé le moyen de venir de lui même. Impossible. Les amplifiés sont trop surveillées pour cela, il aurait été arrêté avant même d'avoir le temps de poser le pied dans un aéroport. Il a trop d'amplifications pour passer inaperçu.

Le commandant s'énerve de nouveau. Je le comprends. Enfin je pense que je le comprends. Je ne sais pas trop ce que c'est que de perdre quelqu'un en mission. Ou de perdre quelqu'un à cause d'une autre personne sur qui l'on compte. Oui bon soyons honnête je ne peux pas comprendre. Mais je peux un peu imaginer. Cette fois je ne peux retenir un petit rire quand il se fait réprimander. Eldridge n'a fait que ça... On dirait un père qui gronde son gosse. Sauf que le gosse a trente piges et qu'il peut nous plier en deux avec son petit doigt. Enfin pas pour le moment. Vu son état je pense qu'il aurait du mal mais je ne vais pas tester. Dès fois qu'il ait encore un peu trop de ressources.

... En fait je ne suis pas assistante. Je suis un coursier. Je cours à droite et à gauche. D'abord je cours chercher des vêtements, maintenant je dois l'escorter. Si j'avais su j'aurais pas postulé. Ni harcelé Eldridge. Nul ! Surtout que le commandant n'est pas ravi de se voir doucher en plein élan de colère. Je me lève prête à l'escorter. Il ne ferme même pas ses chaussures. Je me mets à marcher, pas trop vite parce que je ne pense pas qu'il pourra me suivre.

- En tout cas vous avez fait encore plus forte impression sur les cadets, je ris un peu en repensant à la tête de certains.

Entre ceux bouche bée, ceux terrifiés, ceux blasés, la majorité était en admiration totale. J'espère alléger un peu son humeur massacrante en changeant de sujet.