60 - CALIANE

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Il prend le gobelet offert et je souris d'abord contente qu'il ne refuse pas, avant de faire la moue. Le manque de mobilité de ses doigts me... titille. Je suis sûre qu'on peut faire mieux. Pourquoi on ne lui a pas proposé une fois qu'il a été démantelé ils auraient pu faire quelque chose pour cela. Et même, depuis le temps je suis sûre qu'il y a moyen de faire mieux même en tenant compte de ses capacités. Mais non, l'armée ne veut pas investir dans ce genre de chose car pour eux c'est probablement trivial. Mais c'est important dans la vie de tous les jours...

Il arrive à s'en débrouiller mais ça n'est pas évident clairement. Il ne me remercie pas mais le contraire m'aurait étonné. Au moins il avale quelque chose de chaud ça ne lui fera pas de mal. Sortir avec juste un sweatshirt de jogging, quelle idée ! J'ai l'impression que plus je souris de soulagement alors que je me réchauffe plus il se renferme. Il doit avoir mal. Les côtes c'est l'enfer. Enfin d'après mon père moi j'ai la chance de ne jamais m'être faite mal à cet endroit. Et le côté de son visage ressemble à du steak haché mal cuit. Clairement il est pas en forme.

Nous arrivons au comptoir et une dame nous accueille. En disputant le commandant. Je ne peux retenir un petit sourire. C'est sa fête décidément. En même temps il l'a cherché. Il ne répond rien, ça en revanche c'est étrange. Je lui lance un regard et note son air. J'ai l'impression que plus crispé ça n'existe pas. Je les suis jusque dans la chambre du commandant, jetant mon gobelet dans une poubelle en passant et l'observe s'asseoir, presque aussi blanc que les draps. Il ne s'allonge pas et me congédie presque aussitôt mais en me remerciant.

Je suis un peu étonnée par ses remerciements. Je ne pensais pas que cela arriverait. Je parie qu'il veut que je parte rapidement. Être en état de faiblesse devant quelqu'un à l'air de l'horripiler. Je prends pitié même si je meurs d'envie de l'aider à s'allonger mais je sens que je vais me faire jeter. Violemment. Donc je la ferme et je souris en coin les yeux remplis d'amusement.

- Avec plaisir Commandant. C'était amusant de vous arroser.

Je lui fais un clin d'œil passant sous silence les remerciements pour tout le reste qui sont probablement plus par politesse et pour se débarrasser de moi que pensés réellement. Après je juge peut être un peu vite, il y a peut être un peu de sincérité mais bon... Y a antécédent là quand même.

- Essayez de vous reposer un peu quand même, j'ajoute doucement. A plus tard.

Je ne sais pas si je le verrai demain vu son état... Il est bien parti pour pas mal de repos. Je sors de la chambre mais je reste dans le couloir, dès fois qu'il tente encore de partir. Une fois l'infirmière revenue cette fois je pars rejoindre ma maison et non Eldridge. Vu l'heure il est temps de rentrer.

Heart's Mechanic - Saison 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant