Heart's Mechanic - Saison 2

10 - CALIANE

Il ne bronche pas. Soit il a décidé comme moi que ne pas répondre était la solution ou bien il est tellement vanné qu'il n'en a même plus la force. Ou un peu des deux. Le doc n'est pas très doux quand il vérifie l'état du commandant mais le commandant reste inerte. Je sais que moi j'aurais déjà râlé et grogné. De toute façon je suis une plaie quand il s'agit de me faire examiner. Rester tranquille ça n'est pas mon truc globalement, alors rester tranquille pendant qu'on appuie là où ça fait mal. Non merci. Je me demande à quoi il pense là dedans. Quelque chose me dit qu'il juge. Forcément il ne sait faire que cela. Que peut-il bien juger ? Le fait que j'ai éteint la lumière mais que ça ne change rien à ses yeux ? Que le doc est meilleur que moi à ce qu'il fait ? J'ose l'espérer sinon c'est triste pour lui. Que je n'ai pas assez vérifié ceci ou cela ? Tssss.

A deux l'examen se fait rapidement, mon maître de stage ne repassant même pas derrière moi. D'abord les bras puis l'exo-squelette. Ah. Il est vivant. Il réagit. Peu déphasée extérieurement mais grimaçant intérieurement en repensant au coup qu'il s'est pris, je regarde le médecin faire curieusement. Oh des nanobots. C'est trop cool les nanobots !

Quelle ambiance de folie quand même... Ah ah ah. Digne d'un cimetière. C'est la faute d'Eldridge je voulais partir moi. Maintenant c'est juste inconfortable au possible et ça n'a rien de drôle. Je préférai quand on s'engueulait. C'était... plus vivant. Mais je ne compte pas céder. Il m'a blessé qu'il aille se faire cuire un œuf ailleurs ! Rustre !

Une fois qu'il s'est levé, je range de nouveau tout. Qu'est ce que je fais comme rangement ici. Plus que chez moi c'est clair. En même temps qui a envie de ranger chez lui quand il doit déjà se farcir le rangement au bureau ! Enfin je dis ça mais l'autre là il range pas le peu qu'il a alors qu'il n'a rien d'autre à faire la majeure partie de ses journées. Moi aussi j'en veux de son truc génial qui soigne tout. Pour le cœur. Pfff il faut que j'arrête de lui donner tant d'importance. Il a clairement dit ce qu'il pensait, je n'ai rien à gagner à m'auto-apitoyer ou à penser à lui.

Cette résolution en tête, j'ignore donc royalement les deux et m'installe au bureau que le docteur m'a fait installé pour commencer à étudier toutes les données. J'ai du boulot. Vous allez voir votre entraînement. Vous allez morfler ! Je n'ai clairement pas assez anticipé son niveau même après deux ans d'inactivité. Je me détends lentement alors que je fais ce que j'aime. Analyser, étudier et en tirer des conclusions pour créer quelque chose. Certes là c'est un programme de torture que je mets en place mais peu importe le processus est exactement le même.

- Eh eh eh eh...

Le docteur me regarde interloqué par mon petit ricanement alors que je modifie le temps passé à l'endurance. J'vais lui faire cracher ses poumons !