Heart's Mechanic - Saison 2

53 - LEONHARD

Mais qu'elle est têtue... quand je veux qu'elle la ferme, elle fait la pipelette, et quand je demande ce qui va pas, elle fait la carpe !! Comment je suis censé m'y retrouver là dedans moi ?... Butée, la jeune femme m'ignore et ne me répond pas - bordel, je l'ai vraiment vexée en plus. Mais je sais même pas pourquoi, et elle ne veut pas me le dire !! Alors tant pis pour elle si je recommence. En attendant pour la peine, elle redouble de paroles - j'ai oublié la moitié de ses questions quand elle termine, elle m'a même pas laissé le temps de répondre !! Je sais pas moi, elle me fait chier avec sa curiosité. Et ça la fait rire, en plus.

Bon, ça suffit les conneries. Une dernière clope et je rentre, quant à elle, je la rentre par la peau des fesses s'il le faut - elle va finir par se mordre la langue à claquer des dents comme ça. Mais avant de la virer définitivement, je lui tends une nouvelle fois mon briquet. Sauf qu'une fois qu'elle a allumé ma cigarette... elle ne me le rend pas de suite. Et le lève à la lumière. Elle regarde le Zippo. Elle me regarde. Je la regarde. Je me demande quel genre de commentaire stupide elle va me sortir. Je n'ai pas honte de mon briquet - c'est un cadeau de mon père, un objet précieux et ancien. Et pratique.

J'attends encore, elle me regarde et je hausse un sourcil - je la mets presque au défi de faire un commentaire... mais en fait, elle a l'air un peu confuse. Sans doute prise au dépourvu. Et je l'avoue, ça m'amuse un peu. Après tout, je suis un amplifié, pas un moine... et il semblerait qu'encore une fois, elle a oublié que sous les couches d'acier, je ne suis bien qu'un homme. Elle a l'air à deux doigts de rire... mais elle me rend finalement le briquet sans rien ajouter. Tient, ça m'étonne qu'elle laisse passer une occasion pareille, mais je ne vais clairement pas m'en plaindre. Moi aussi j'ai froid, je sais que je ne vais pas tarder à commencer à trembler, sauf qu'avec mes côtes cassées, ça va pas le faire, alors j'essaye de fumer ma clope le plus vite possible, sauf que toujours à cause de mes côtes, il m'est impossible de prendre de trop profondes inspirations. Fait chier tient !

- Je m'effondre pas, maugréais-je avec humeur alors qu'elle retourne m'attendre à l'intérieur.

Non mais je rêve !!... Sauf que dès que la porte se referme derrière-elle, je me plie en deux en grimaçant, le souffle court. Fumer avec des côtes cassées, c'est tout sauf une partie de plaisir, et je ne sais pas si j'aurais tenu le masque beaucoup plus longtemps. Je suis content qu'elle m'ait laissé un peu... je peux finir ma clope sans avoir à me tenir droit et à faire comme si de rien n'était. Au moins, grâce à mon nouveau traitement, je n'ai pas trop mal à la tête... Ma clope finie, j'abandonne le mégot par-terre et je retourne dans le bâtiment - il fait bien chaud à l'intérieur, et un frisson m'arrache une grimace de douleur. Bon... J'ai pas envie d'aller à l'hosto.

- Je vais voir dans quel état est le terrain... grognais-je en prenant la direction du terrain 4.