Heart's Mechanic - Saison 2

52 - CALIANE

Son soupir n'arrange rien parce que maintenant je me sens débile en plus. Qui se vexe pour ce genre de remarque franchement ? C'est ridicule. Le pire c'est que je sais que je suis pénible quand j'enchaîne les mots comme cela. Mais c'est plus fort que moi je ne le fais pas exprès. J'aurais dû rester dedans. Toute seule je ne peux pas l'embêter. Mais en même temps le bousculer un peu l'oblige à sortir de sa réserve. Mais il a envie d'avoir la paix et merrrrrde je suis en train de me faire un vomissage de pensée après le vomissage de parole. SHUT UP !!!!

Je me fatigue moi-même alors je peux comprendre que je fatigue les autres. Du coup je ne réponds pas directement à sa question. De toute façon qu'est-ce que je pourrais dire ? « Oh là là vous me blessez avec 3 mots » ? Ridicule. Allez Caliane sors toi de ce pétrin, retrouve le sourire. A quoi ça servirait de faire la tête pour ça franchement ? A rien. Allez ! Je fais un gros effort pour pouvoir lui répondre avec un sourire. Le froid n'arrange clairement rien du tout. Quel temps pourri. Si j'ai froid ?

- Je crois que vous pouvez retirer le « si » devant le reste de votre phrase. J'ai froid, c'est un fait, je rétorque. Mais non pas question. Pas après ça.

Pas après l'ouverture du siècle qu'il m'a donné. J'enchaîne les questions et j'éclate de rire à la fin. Sa tête est énorme, il est clairement dépassé, ne s'attendant pas à cela. Mais ce qui est le plus surprenant c'est qu'il me répond. Enfin tente de me répondre aux questions dont il se souvient. Je le regarde avec mon amusement retrouver et... un peu d'affection. C'est mignon mais un peu triste qu'il ne lise pas. Bleu ou jaune ? Comment on ne peut pas connaître sa couleur préférée ? Ou alors juste il s'en fiche ?

Il se reprend vite et me chasse avec humeur avant que j'ai le temps d'insister. Ça n'est pas grave, j'aurai d'autres occasions et ça m'a efficacement distraite de mes sombres pensées inutiles. Je prends le Zippo tendu et je le rallume avant de l'approcher de nouveau de sa cigarette. Une fois qu'elle est allumée j'en profite pour regarder le Zippo. Gravure ? Oui. Je le mets à la lumière pour bien le voir et le dessin apparaît.

Une femme.

A poil.

Je le regarde. Le si sérieux commandant ? Avec une femme nue sur son Zippo ? Je regarde le dessin. Nonnnnn ? Je relève de nouveau les yeux vers lui. Ça doit être un cadeau... il n'a pas l'air du genre à s'offrir ça. Ou avant alors ? Ou par correspondance ? Le dessin. Ah bah si. C'est bien ça, il n'a pas changé. Une femme toute nue. Elle est plutôt canon d'ailleurs. Lui... C'est drôle quand même ! Sérieusement ? J'hésite entre rire, trouver ça un peu cliché, être un peu dépitée, faire une remarque salace ou ne rien dire parce que si c'est un cadeau ça peut être vexant. Mais quand même. J'ai vraiment envie de rire. Je me décide finalement et lui lance un sourire en coin et les yeux pétillant d'amusement. Je lui rends le briquet.

- Ne tardez pas trop. Si vous vous effondrez on va encore dire que c'est à cause de moi, rétorquais-je pour faire bonne mesure.

Je rentre à l'intérieur accueillant avec un immense plaisir la chaleur pourtant peu élevée du couloir. Je frotte mes mains ensembles pour les réchauffer, riant doucement. Le commandant avec un Zippo de femme nue. Je me demande s'il cache des revues ou des films pornos quelque part dans les tréfonds de son appartement. Peut être dans sa tablette ? Je secoue la tête. Si je prends ce chemin de pensée je ne pourrai plus JAMAIS le regarder dans les yeux. Bon il se dépêche ou je dois venir le chercher ?!