Chapitre 92

163 24 6
                                    

Pdv Ginny

Je me retournai pour faire face à Blaise. J'étais rassurée, j'allais enfin pouvoir avoir des explications et savoir ce que je faisais ici.

- Que m'est-il arrivé ? lui demandai-je d'une manière pressée.

- Comment vas-tu ? sembla-t-il s'inquiéter.

Je n'avais aucune envie de répondre à ses questions car je souhaitais juste obtenir des réponses aux miennes.

- Bien, bien, mentis-je à moitié. Alors ? Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? insistai-je.

Je me sentais encore faible mais je n'avais pas envie d'en parler à Blaise de toute manière.

- Tu as fait un malaise quand nous étions en pleine conversation dans les escaliers, m'expliqua-t-il enfin tandis que je m'appuyais contre un mur pour ne pas m'écrouler lamentablement.

- Ah. 

C'était sans aucun doute la réponse la plus pourrie et inutile au monde. Cependant, je ne savais vraiment pas comment réagir. Et puis, c'était juste un malaise après tout. Il  n'y avait pas de quoi s'inquiéter. Enfin, c'était mon avis, pas celui de Blaise...

- Tu dis ça comme si ce n'était rien.

- C'est le cas, ça arrive à tout le monde. 

J'haussai les épaules, peu intéressée avant de me remémorer la manière dont je m'étais réveillée.

- J'ai cru entendre une porte claquée. Tu sais ce que c'était ? changeai-je de sujet.

- Je crois que c'était Drago. Je n'en suis pas sûr car je l'ai juste entendu se disputer avec ses parents. J'ai préféré ne pas intervenir car ce n'était pas mes affaires mais il me semble qu'il a dit des choses vraiment... Dures.

La surprise pouvait se lire sur mon visage. Drago n'était quand même pas parti ? Il pouvait s'énerver facilement mais à ce point...

- Tu te sens en état de descendre jusqu'au salon ? me demanda-t-il ensuite tandis que j'étais encore plongée dans mes pensées.

- Euh... Oui, ça devrait aller.

Il n'avait pas l'air convaincu de ma réponse mais je lui prouvai le contraire en avançant jusqu'aux escaliers, quelques mètres plus loin.

Blaise n'ajouta rien et on put rejoindre le salon dans un silence de mort. Aucun de nous deux  ne parlait mais c'était plutôt reposant. De toute manière, je n'aurai pas su quel sujet aborder.

A peine fus-je entré dans la pièce que la mère de Drago me tendit un plateau contenant diverses choses à manger. Sucrées comme salées. Je préférai le saisir sans poser de questions vu le regard glacial qu'elle me lançait et je m'assis toujours sans prononcer la moindre chose dans le canapé.

- Ta mère était morte d'inquiétude et ton père furieux que tu ne leur ai pas donné de nouvelles. Blaise a fini par les prévenir que tu dînais ici. Alors même si je n'ai absolument aucun ordre à te donner, tu vas manger au minimum la moitié de ce plateau et si tu refuses je t'assure que je préviendrai ta mère et lui dirai ce qu'il t'est réellement arrivé.

J'hochai faiblement la tête n'ayant aucune envie de décliner sa proposition et m'exécutai. Je saisis d'abord les gâteaux qui étaient posés dans un des coins avant de les déguster sans attendre une seconde.

- Que s'est-il passé avec Drago ? lui demanda Blaise.

- Il est parti. Définitivement ou non, je n'en ai pas conscience. Lucius a hésité quelques instants avant de le suivre pour lui parler. 

Je ne pouvais pas m'empêcher d'arrêter mon "repas" pour suivre plus attentivement la conversation. Et puis le sujet était beaucoup trop important pour continuer de manger.

- Il était vraiment énervé ?

- Je pensais que tu l'aurais entendu vu la manière dont il a hurlé.

- Si, justement je l'ai entendu mais je ne pensais pas qu'il serait capable de réagir de cette manière.

- A vrai dire moi non plus, même son père ne s'est jamais énervé à un tel point. Depuis que Drago s'est réveillé à Sainte-Mangouste, je ne le reconnais plus.          

- C'est vrai qu'il est assez différent, reconnut Blaise en observant la table basse d'un air absent.

Je préférai continuer de manger avant qu'un des deux ne me fasse une remarque.

Narcissa nous salua ensuite avant de partir je ne savais où. Je restai donc seule dans la pièce en compagnie de Blaise et je ne savais pas vraiment quoi dire, une nouvelle fois. 

- Hum... Tu as dit quoi précisément à ma mère ? demandai-je après avoir cherché un sujet de conversation durant cinq bonnes minutes.

Il releva la tête en sursautant avant de me répondre :

- Et bien, que je t'avais invité à dîner avec Drago pour discuter et que tu resterais sûrement dormir. 

- D'accord, merci.

Il sembla hésiter un court instant avant de poursuivre la conversation :

- Tu comptes reprendre une alimentation normale ? Car je pense que tout le monde est d'accord sur le fait que tu ne manges pas assez.  Ton malaise en témoigne.

- Je me suis évanouie une seule et unique fois, soupirai-je. Et puis tu ne vas pas t'y mettre toi aussi. Je n'ai pas besoin que quelqu'un surveille la manière dont je me nourris.

Ils commençaient vraiment à tous m'agacer avec ça. 

- Drago est sans doute la seule personne qui n'a rien remarqué vu qu'il est à côté de la plaque en ce moment mais je t'assure qu'il y a un problème. Même si tu n'as pas envie de manger, essaye de te forcer un minimum.

- Oui, oui.

Je n'en avais absolument rien à faire. Je ne voulais pas qu'on me donne des "conseils" et encore moi qu'on me force. J'étais assez grande et responsable pour faire ce que je désirais.

- Ginny je suis sérieux. Ça en devient dangereux.

- Sans doute. 

Je déposai le plateau sur la table avant de me lever. Je n'avais avalé qu'à peine un quart de la nourriture, mais c'était amplement suffisant.

- Il faut qu'on retrouve Drago, décidai-je car j'étais presque sûre qu'il allait partir définitivement.

- Au milieu de la nuit ?

C'était vrai que mon idée n'était pas la plus brillant qu'il soit.

- Ou tout-à-l'heure, dès que le soleil sera levé. De toute manière, il n'a pas pu aller bien loin dans cet état et avec tout ce qu'il se passe en ce moment.

Blaise approuva, sceptique et je quittai la pièce sans lui lancer un regard. La situation était vraiment de pire en pire. Qu'avait Drago en tête ?

Quand vos familles se détestent [Drinny]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant