Quand vos familles se détestent [Drinny]

Chapitre 93

Pdv Drago

- Drago !

J'aurais reconnue cette voix entre mille. Cependant, je ne voulais pas me retourner. Ni pour personne d'autres d'ailleurs.

- Drago ! Où comptes-tu te rendre exactement ? 

Pourquoi insistait-il ? Était-ce si dur à comprendre que je n'avais aucune envie de converser comme si tout allait parfaitement bien ?

- Je te ferais remarquer que dans cet état-là, tu ne vas pas pouvoir tenir longtemps.

J'haussai les épaules, n'en ayant absolument rien à faire avant de m'engager dans une forêt qui ne dégageait rien d'attirant. Que ce soit au niveau des bruits ou de son aspect. J'avais un très mauvais pressentiment mais pourtant je continuais d'avancer au lieu de faire demi-tour et rebrousser chemin. A croire que je n'étais pas capable de réfléchir.

- De nombreuses personnes te recherchent et ne te veulent pas obligatoirement du bien. A part mettre ta vie en danger, tu ne fais rien d'autre.

Sans blague, pensai-je. Je ne savais pas que les personnes appartenant à mon ancien camp m'en voulaient...

Je me retins de lancer une réplique cinglante à mon père qui me suivait toujours et poursuivit mon chemin vers l'inconnu. Ma colère était toujours présente et il valait mieux que je tente de me canaliser avant de dire à nouveau des mots que j'aurais fini par regretter.

Alors que j'allais tourner à gauche pour suivre le sentier, mon père attrapa mon bras avant d'arriver à ma hauteur. Il ne semblait même pas énervé mais plutôt soucieux. Comme s'il était capable de se montrer inquiet au moins une fois dans sa vie.

- Qu'as-tu en tête exactement ? poursuivit-il.

- Des choses, finis-je enfin par dire.

Sans doute la réponse la plus intelligente qui puisse exister.

- Je ne l'aurai pas deviné, ricana-t-il.

L'ignorant une énième fois, j'avançais prudemment et à faible allure dans cette fichue forêt qui semblait interminable. Quand soudain, une voix s'exclama de nulle part :

- Malefoy !

Je  n'eus pas le temps de comprendre si c'était moi que l'on interpellait ou mon père car un éclair de lumière passa à quelques millimètres de mon visage. Je l'évitai de justesse grâce à mon père qui me poussa contre un arbre de manière à ce que je ne le reçoive pas. Légèrement sonné, je ne réalisai pas de suite ce qu'il se passait. Mais après tout, il valait mieux que je percute ce pauvre arbre plutôt que de me prendre le sortilège qui m'était destiné et qui ne m'aurait sans doute pas été bénéfique.

J'entendis ensuite des pas se rapprocher de nous, notre agresseur n'était pas seul. En quelques secondes, lui et ses alliés nous encerclèrent et mon père avait raison, je n'étais pas en état de me défendre, je tenais à peine debout.

- Parfait, grogna une voix qui m'était inconnue. Votre famille de traite est presque au complète.

- Ne reste plus qu'à rendre une petite visite de courtoisie à notre chère Narcissa, ajouta un autre avec un sourire en coin qui ne me donnait qu'une envie, celle de lui faire manger un arbre.

- Laissez ma mère en dehors de ça, les menaçai-je mâchoire serrée.

- Voyons, ne t'inquiète pas Drago. Je suis persuadé qu'elle se plaira parfaitement avec l'un de nous si son mari perd malencontreusement la vie, insinua-t-il.

A peine eut-il terminé sa phrase qu'il se retrouva projeté au sol. Quelques uns de ses "amis" subirent le même sort. Mon père semblait les connaitre mais pas les apprécier vu la manière dont il lançait ses sortilèges avec force et détermination. Il fallait que je l'aide. Sinon, nous allions y rester. Ils étaient encore cinq et nous seulement un et demi. Effectivement, je ne me comptais pas comme une personne à part entière vu mon piteux état.

Pendant plusieurs minutes, les sorts s'enchaînèrent sans nous laisser une seule seconde de repos. Je commençais à être épuisé mais je ne devais pas abandonner. Au contraire, je devais tenir jusqu'au bout, c'était primordial. Ce n'était absolument pas le moment mais je réalisai soudainement que mon père avait changé de côté. Nous étions face à des mangemorts, c'était évident sauf que ceux-ci semblaient le haïr particulièrement. De plus, ils l'avaient inclus dans leur " votre famille de traite". Peut-être se rendait-il enfin compte de ses erreurs et de ses choix. Enfin, ce n'était pas le moment de lui demander. Je devais me concentrer, non analyser l'esprit complexe de mon père.

A plusieurs reprises, un des hommes manqua de me toucher ce qui n'échappa pas à mon père qui l'envoya percuter un énorme rocher à quelques mètres. Je n'aurai jamais pensé qu'il puisse prendre ma défense de cette manière. Ni qu'il soit aussi doué en duels. Ça me faisait mal de le reconnaître, mais si je m'étais opposé à lui, il m'aurait battu sans aucun effort. 

Au bout d'une certain temps, il ne restait plus que deux hommes. Cependant, ceux-ci ne semblaient pas d'avis à renoncer et montraient même toujours plus d'entrain à chaque nouveau sortilège lancé. Malheureusement pour moi, la fatigue commençait à me gagner et le peu de forces que je possédais avant cette rencontre étaient épuisées. Je comptais sur mon père pour qu'il tienne jusqu'au bout car je n'étais plus d'aucune utilité. 

- Même si ce n'est pas nous qui vous attraperons, d'autres le feront et votre torture sera beaucoup plus grande. 

- Que de menaces mais essaie au moins de lancer un sortilège convenable car je crains que ton niveau ne dépasse celui d'un premier année, rétorqua mon père.

- Tu n'aurais pas du prendre ces décisions Lucius, et tu le sais au fond de toi. Il est furieux contre-toi, sourit-il.

- Sans doute. 

Ma baguette m'échappa des mains et je me retrouvais allongé au sol. Heureusement, un buisson avait amorti ma chute même si cela n'avait pas changé grand chose. Je me relevai avec difficulté, ne tenant pas à abandonner. Il était hors de question que je leur fasse ce plaisir. Seulement, je n'avais plus rien pour me défendre et mon agresseur ne tarda pas à me renvoyer de nouveau face contre terre sauf que cette fois-ci, je n'arrivais plus à bouger. J'entendis mon père prononcer mon prénom avant de tomber dans l'inconscient, n'arrivant plus à résister.