Chapitre 89

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J'appréhendais ce qu'il allait me dire. Surtout si le sujet de conversation était Ginny. Même si je ne me souvenais pas exactement de tout la concernant, j'avais très bien compris qu'il ne l'appréciait pas et que ceci avait affecté mes relations avec lui. Enfin, il me semblait, je n'en étais pas certain.

- Je ne vais pas mentir et dire que je l'apprécie, c'est évident. Cependant, si le seul moyen pour que nous retrouvions un semblant de famille est d'accepter ta relation avec elle, je suis prêt à le faire. Je suppose que je n'aurai qu'à éviter de la croiser même si ça m'arrive régulièrement quelque soit l'endroit.

J'hochai la tête en marmonnant un vague d'accord. Qu'est-ce que je pouvais lui dire d'autre de toute manière ? 

- Heureusement, tu as toujours bénéficié du soutien et de la bénédiction de ta mère quoique tu fasses, rajouta-t-il l'air songeur.

- Pour le moment ne nous adressons plus la parole alors je ne vois pas très bien ce qu'elle pourrait approuver, soupirai-je.

- Dis-toi que tu n'es pas la personne à qui elle en veut le plus.

En même temps...

Ce n'était pas comme s'il avait fait grand chose pour améliorer les choses. Du moins, de ce que je sache.

- Je suppose que tu ne sais pas où elle se trouve.

- Non, aucune idée, lâchai-je. Pourquoi ?

- Je dois lui parler.

- Je m'en serais douté.

Bon, c'était vrai que ma question n'était pas la plus intelligente au monde et que j'aurai pu éviter de la poser. Je savais très bien qu'il souhaitait avoir une conversation avec elle. C'était même logique. 

- Même si nous savions où elle se trouvait, je ne suis pas sûr qu'elle mourrait d'envie de nous parler, remarquai-je en observant de nouveau le sol.

J'eus soudain une idée. Pas la plus brillante du siècle mais ça pouvait toujours marcher.

- Il me semble qu'elle va parfois chez Ginny. Peut-être que nous pourrions l'attendre et lui parler une fois qu'elle arrivera. Evidemment elle ne saura pas que nous nous y trouverons et donc ça nous permettra au moins d'essayer d'engager la conversation.

- Si je dois me rendre dans cet... Endroit pour voir ma femme, je le ferais. Ce n'est plus comme si j'avais le choix de toute manière.

J'haussai les sourcils. Je ne m'attendais pas à ce qu'il accepte aussi rapidement. Peut-être avait-il vraiment changer ? Commençait-il à se rendre compte de ses erreurs ?

- Vous n'en aurez pas besoin.

Je me retournai brusquement à m'en faire mal au cou. Ma mère se tenait sur le seuil de la porte et nous fixait comme si elle n'en croyait pas ses yeux. 

Je me mis ensuite debout tout comme mon père tandis qu'elle ne bougeait pas d'un millimètre.

- Je ne pensais pas un jour vous voir dans la même pièce à discuter d'une façon ordinaire, continua-t-elle.

- Moi non plus je n'y pensais jusqu'à aujourd'hui, avouai-je. Comment as-tu su où j'étais ?

- Et bien, mis à part chez Ginny ou Blaise, je ne voyais pas dans quel autre endroit tu aurais pu aller. Cependant je suis rassurée de savoir que tu vas bien, j'étais assez inquiète, surtout avec tout ce qu'il se passe en ce moment.

- Je regrette la manière dont je me suis comporté, c'était stupide et...

- Je ne t'en veux pas Drago, me coupa-t-elle calmement, et je dois reconnaître que je me suis emportée moi aussi. 

Je lui fis un léger sourire qu'elle me rendit, ne sachant pas quoi dire d'autre. Les excuses ce n'étaient toujours pas mon point fort. 

- Je t'écoute Lucius, dit-elle ensuite en s'adressant cette fois-ci à mon père qui n'avait pas parlé depuis son arrivée.

- A quel sujet ?

- A toi de me le dire, répondit-elle froidement.

A ce moment précis, je n'aurai pas aimé être à la place de mon père. Ça n'allait pas être évident pour lui de dire ce qu'il désirait à ma mère quoique ce soit.

- Je me demandais où tu étais passée.

- Et bien, pour le moment je me trouve ici. 

Je ne pus m'empêcher d'hausser les sourcils. Je ne pensais pas qu'elle serait aussi froide et énervée.

- Vous souhaitez peut-être que je vous laisse, proposai-je.

- Non tu peux rester Drago, je n'en ai pas pour longtemps. 

Elle s'avança de quelques mètres avant de poursuivre :

- Comptes-tu me dire que tu regrettes la manière dont tu as agi ces derniers mois ? Que tu as enfin pris conscience de toutes tes mauvaises décisions ? Que notre mariage et notre fils ont une once d'intérêt à tes yeux ? Explique-moi Lucius, je t'assure que je ne te comprends vraiment plus...

Elle allait sans doute parler pendant une éternité oui. J'aurai eu le temps de partir. Je n'avais pas envie de m'introduire dans leur conversation même si je voulais savoir un minimum ce que mon père allait pouvoir répondre à ça.

- En effet, c'est ce dont je voulais te parler, finit-il par dire en évitant de croiser l'un de nos deux regards.

- J'espère que vous avez tous les deux conscience de la chance que nous avons ? changea-t-elle totalement de sujet. Nous sommes encore tous les trois en vie ! Cette guerre, a tué des tas de personnes. Et pourtant, nous aurions très bien pu être touchés également mais ce n'est pas le cas ! Je ne sais pas comment j'aurai pu faire s'il était arrivé quelque chose à l'un de vous sauf que ça pourrait encore arriver. Le seigneur-des-ténèbres ne nous pardonnera jamais la manière dont nous avons agis et il aura sans doute l'occasion de se venger. Et je suis sûre qu'il ne sera pas le seul à vouloir notre souffrance. Seulement, au lieu de s'unir, nous avons détruits nous-même notre famille, pour des raisons totalement stupides. 

Surpris n'était pas asse fort pour décrire comment je me sentais à ce moment précis. Et je n'étais apparemment pas le seul à ne plus savoir quoi dire. Ma mère avait raison et je ne m'étais pas rendu compte jusqu'à présent de tout ce qu'elle venait de dire. Nous avions la chance d'avoir survécu. 

- C'est vrai que je ne vous ai jamais dit à quel point vous comptez pour moi, reconnut enfin mon père. 

- Est-ce le cas au moins ? ne pus-je m'empêcher de demander en croisant mes bras.

- Quoique tu en penses, je reste fier de toi Drago.




Désolé je coupe comme ça le chapitre mais sinon il aurait été trop long :) 

Ce n'était pas prévu que je poste la suite tout de suite mais j'avais envie ! Ça vous fait donc deux chapitres en une soirée alors j'espère que ça vous fera plaisir et ça rattrape un peu le retard qu j'ai pris récemment. 

A très vite !

Quand vos familles se détestent [Drinny]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant