Impardonnable Tome Deux

Chapitre 1

-"Becca sera à moi. Tu es à moi, ma belle!"

-"Tu es malade, Conrad. Je t'en supplies, arrêtes."

Mes sanglots répétitifs m'empêchèrent de parler tout comme pour me défendre. La situation m'échappait. Je sentis un arrière goût de sang alors que sa main rencontra ma joue tandis que ma tête bouscula si violemment en arrière que je crus que ma nuque s'était brisée sous ses coups presque fatals.

-"T'aimer est un péché. T'aimer est mon péché!" m'avoua Conrad tout en desserrant sa cravate.

-"Non!" hurlais-je de toutes mes forces.

Mes yeux s'ouvrirent aussitôt comprenant que ce n'était qu'un mauvais rêve. Dégoulinante de sueur, j'essayais tant bien que mal de reprendre mon souffle après ce cauchemar. Un cauchemar de plus. Le même cauchemar qui terrassait toutes mes nuits depuis bientôt cinq ans. On durait que son empreinte était toujours sur moi même après toutes ses années passées loin de lui. Ce fut avec rage que je compris qu'il avait toujours une certaine emprise sur moi m'empêchant de trouver le sommeil. Conrad finit à chaque fois par troubler mes nuits. Toutes mes nuits...

Je pouvais toujours sentir ses coups pleuvoir sur moi tandis que la douleur devenait de plus en plus atroce à chaque minute écoulée où il me tabassait si violemment que je crus qu'il prenait du plaisir en agissant de la sorte. Je me sentis redevenir une poupée en chiffon dans ses bras n'ayant aucun moyen de récupérer mon corps alors que Conrad semblait s'emparer de moi,

Conrad...

Ce nom me fit frémir. Il fit revenir ses maudites larmes alors que je m'étais promise de ne plus pleurer de mon passé. Ces souvenirs que j'avais enterré en quittant définitivement New York pour m'installer à Chicago à l'abri de la folie des frères Hadès, les poisons qui avaient finit par me tuer par leur jeu purement sadique.

Ce même nom hantait mes nuits alors que son frère jumeau, lui, hantait mes journées. À la simple évocation de son prénom, je secouais imperceptiblement la tête voulant le chasser de ma tête tout comme je l'avais fait de ma vie et celles de mes filles, il y a bientôt cinq ans. J'étais désormais comblée sans lui même si toutefois, j'arrivais souvent à penser à lui, plus particulièrement à ses paroles que j'avais cru comme une idiote où je croyais qu'il m'aimait sincèrement.

Certes, le passé était derrière moi, cependant, il m'était toujours difficile de tourner la page lorsqu'il m'avait appelé le jour de mon départ. Je me souvenais toujours de sa respiration rauque qui avait accéléré, d'un déclic, les battements de mon coeur alors que je le croyais à tout jamais mort par sa trahison. Mais, ce n'était pas le cas. Rien que par son souffle, par la tension qui régnait entre nous, par cette étincelle qui avait finit hélas par raviver mon coeur qu'il fissura l'instant suivant par son comportement.