Chapitre 25

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-"Maman!"

Cette voix enfantine, si familière qui m'avait terriblement manqué, me fit immédiatement sourire alors que mes yeux s'étaient emplis de larmes dès que je la vis en pleine forme, un sourire éclatant au visage. Assis sur son lit, Amalia me sourit de toutes ses dents brandissant fièrement ses poupées.

-"Et bien, je commençais à m'impatienter!" déclara mon père d'un ton faussement mécontent pour ensuite se lever du fauteuil avec un léger sourire qui disparut pour laisser place à un regard mauvais dès qu'il vit Connors.

-"Désolé du retard. Nous avons eu la visite d'un ami de Becca," répliqua Connors, d'une voix détaché même si son front plissé le trahissait.

-"Ne vous inquiétez pas," bougeonna mon père. -"Je vais voir le Docteur Benson, ma chérie,"

-"Nous lui avons déjà parlé, papa. Retourne à ton appartement si tu veux dormir. Tu en as besoin. Tu m'as l'air fatigué," lui conseillais-je.

-"D'accord," fit-il en baillant. -"Je viendrai vous voir tout à l'heure," me dit-il alors que son regard s'attarda trop longtemps à mon goût sur Connors qui demeura impassible.

La bataille qu'ils menèrent rien que par un regard me laissa perplexe. Tous les deux étaient comme des chiens de faïences, prêt à mordre au moment les plus inattendus.

-"Va dormir, papa," l'intimais-je sachant que la situation risquerait de s'empirer si un des deux hommes présents ouvrait la bouche pour commencer les hostilités.

-"On en reparlera tout à l'heure," me dit-il sérieusement, jaugeant Connors avec un regard profond et dur avant de s'en aller.

-"Désolée," lui dis-je, triturant nerveusement mes doigts.

-"Ce n'est point de ta faute, mon petit ange. Ton père a ses raisons de ne point m'aimer et de me détester."

-"Co..."

-"Maman, regarde ma nouvelle poupée. Papi me l'a offerte," déclara fièrement Amalia, m'interrompant, en  brandissant sa poupée sous les yeux ébahis de sa soeur jumelle.

-"Je veux celle-là!" s'exclama Amélie qui accourut vers sa soeur, grimpant sur le lit d'hôpital pour être à ses côtés. -"Maman, tu pourras m'en acheter?"

-"Oui," répliqua Connors à ma place, ce qui aussitôt fit sautiller Amélie tandis que je lui jetais un regard d'avertissement sachant pertinemment qu'il comblerait nos filles de jouets et les gâter par la même occasion.

Toutefois cela n'eut point l'effet escompté. Ni même à le faire changer d'avis et de se montrer plus ferme. Au contraire, Connors me jaugea avec ce regard si intense, si troublant et si sincère que je coupais tout contact visuel avec lui.

-"Comment te sens-tu, mon amour?" demandais-je, d'une voix enrouée à ma fille cadette, m'agenouillant à son hauteur, prenant en coupe son visage semblable à celui de son père pour finir par l'enserrer dans mes bras.

Me détachant légèrement d'elle, je passais au peigne fin son visage angélique afin de constater qu'il avait toujours quelques égratignures de l'accident.

-"Très bien même si j'ai un... un peu mal,"

-"Où ça?" l'interrogeais-je inquiète.

-"Ici!" fit-elle, en me montrant sa main.

-"Ne t'inquiète pas, ma puce. Ce sont les tubes. La douleur s'estompera,"

-"Quand?" s'enquit Amalia, les étoiles pleins les yeux.

-"Bientôt. Mais, j'ai une bonne nouvelle à t'annoncer. Aujourd'hui même, mon amour, tu sors de l'hôpital," lui avouais-je, en  ébouriffant ses cheveux de jais.

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant