Chapitre 45

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Ce n'était pas une question.

J'aurais dû m'en douter!

Depuis quand me posait-il de question?

Poser des questions étaient un domaine que Connors était novice ou devrais-je dire, me demander mon avis était un domaine qu'il n'excellait pas trop ! Le contraire m'aurait quoi que surpris!

Je n'avais pas besoin d'y penser à sa proposition, si bien sûre, c'en était une mais ma réponse était déjà prête, nulle besoin de réfléchir davantage.

-"Non."

Les mots sortirent automatiquement de ma bouche sans même y réfléchir, sans même lui donner de temps de m'expliquer. Aurais-je dû retourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de lui donner une réponse officielle et si crue?

Oui.

Était-il au moins sérieux sur le fait de cette soudaine cohabitation?

On dirait bien que oui à ma plus grande surprise.

Bon sang! Cela faisait moins de deux mois qu'il connaissait mes filles et elles étaient encore loin de l'appeler 'papa'! Elles m'étonnaient de jour en jour car jamais elles m'avaient reproché mon mensonge.

Qu'avait bien pu dire Connors pour qu'elles ne me détestaient point de les avoir privé d'un père?

Cette question me hantait toujours mais aujourd'hui une de taille venait de s'y ajouter.

Cohabiter avec Connors. Vivre avec lui et avec nos filles.

Mais comprenait-il la gravité d'une telle proposition et les résultats si j'acceptais? 

Je l'ignorais.

Ne se rappelait-il plus du résultat désastreux de la dernière fois en m'imposant sa volonté comme si de rien n'était?

Néanmoins, je levais les yeux au ciel, prenant ma tête dans mes mains pour creuser l'abcès. Du moins, clore définitivement ces sujet et ne pas lui donner de faux espoirs. 

-"Mais pourquoi venait-il de gâcher ce moment de complicité? Pourquoi compliquer les choses? N'était-ce point mieux ainsi?" pensais-je, une boule se formant dans mon ventre alors qu'un silence de mort régnait dans son appartement.

Cette atmosphère électrique venait tout bonnement de disparaitre. Il avait toujours le chic de me poser ce genre de question au moment inopportun. Je sentais déjà sa colère pointer le bout de son nez!

Un souffle dur me répondit en guise de réponse. Il fulminait déjà! Et merde! Les muscles de ses bras se raidirent contre moi. Pas besoin de me retourner pour savoir que ma réponse n'était pas celle qu'il voulait entendre. Et le dire aussi rapidement ajoutait dans ma balance.

-"Connors," soupirais-je alors qu'il desserra sa prise autour de ma taille.

-"Pourquoi?" s'enquit-il, stupéfait par mon affront, comme si je venais de lui poignarder en plein coeur.

-"C'est trop vite," murmurais-je, en me retournant vers lui, affrontant ses aigues-marines devenues des lapis-lazulis tellement ils s'étaient assombris. -"Je ne suis pas prête pour ça,"

Mes mains en forme de poings sur mes genoux, je fixais le sol, interdite, attendant avec une certaine impatience sa réponse, préférant avoir joué la carte de la franchise au lieu d'inventer milles excuses.

Que pouvais-je bien lui répondre si ce n'était que j'étais terrorisée de vivre avec un homme? Que cela faisait plus de cinq ans que je n'avais point côtoyé d'hommes et être aussi intime avec lui m'impressionnait alors qu'autrefois, je fuyais les hommes comme la peste!

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant