Impardonnable Tome Deux

Chapitre 10

-"Épouse-moi, mon petit ange,"

Les secondes défilèrent laissant place à des minutes après sa déclaration que je n'arrivais pas à répondre. Ni un oui ni un non ne franchissait le barrage de mes lèvres. Ma gorge asséchée, je ne pouvais prononcer la moindre parole même si au fond de moi, je ne connaissait pas la réponse à cette question. Malgré que cette dernière demeurait facile, pourquoi n'arrivais-je alors à lui dire le fond de mes pensées?

Un oui? Un non? Que devrais-je lui dire?

Ses mains qui tenaient mon visage en coupe, ses paumes rugueuses dont la force qui y régnaient, ravivèrent un feu en moi. Brulant, ardent comme un backfire! Cette flamme qui se croyait à jamais éteinte qui en fait n'attendait qu'une chose, se raviver, me consumer entièrement. Et ce fut ainsi. Il se propagea en moi débutant par mes joues qui se colorèrent malheureusement alors qu'à intérieure, j'étais un volcan en éruption.

Notre passé semblait tout à coup disparu. Plus rien m'importait dès que ses lèvres finirent par effleurer les miennes avec une infinie tendresse.

-"Mon ange," souffla Connors, d'un timbre délibérément lent, murmuré chaudement contre ma nuque la picotant alors que mon corps s'embrasa devant lui.

Était-ce mal d'aimer ce qu'il me procurait ou étais-je tout simplement folle?

Peut être que c'était ça? Folle fut le mot adéquat pour me décrire. Folle de retomber dans ses bras robustes dont je me rappelais de sa douceur lorsqu'il m'enlaçait au lit ou dans son appartement autrefois tandis que ses mains ne voulurent plus me lâcher comme si il se l'était promis.

Allais-je retomber sous son charme?

-"Ce n'est pas déjà fait?" s'enquit ma conscience comme une évidence. 

Inconsciemment, je mordis ma lèvre inférieure, incapable de dompter ce qui pulsait dans mes veines. La tension était arrivée à son comble. Nos souffles furent l'unique vacarme de la pièce alors que nos corps semblaient à nouveau aimantés. Je sentis ma poitrine devenir lourde, mes tétons, eux, se durcir tandis que Connors demeurait maitre de son corps. Du moins, c'était ce que je me persuadais priant intérieurement que ce n'était qu'une ruse de plus afin de m'amadouer comme pour me convaincre que mes sentiments n'étaient que le fruit de mon imagination. Mais, je fus contrainte à me résoudre à une autre possibilité dès que je croisais ses aigres-marines assombris de désirs que ça en devenait palpable.

Connors ne fut pas du même avis funeste que moi sur mes sentiments.  Pire! On dirait que ce que je ressentais était réciproque. Dès que je relevais ma tête, ma bouche s'ouvrit troublée par cette vue. Connors était d'une beauté à en couper le souffle. Son visage virile taillé dans la serpe fut si proche du mien que je crus m'évanouir. Sa barbe me chatouilla me procurant mille et un frissons interdits.

Son regard de fauve me fit sentir comme une proie tandis que cette aura sombre planant autour de lui me donna le tournis. Ce qui émanait de lui me fit soudain peur! Hélas, ce ne fut pas ce qui m'animait qui habitaient ses iris bleutés. Non, ce qui y régnaient étaient indescriptible. Ce n'était point de la haine. C'était... c'était l'amour?

Je devais certainement me tromper. Connors ne m'avait jamais aimé. Pourtant, son regard profond d'une sincérité à perdre tous mes moyens me montrèrent le contraire. Ce désir intarissable ne l'avait jamais quitté ni même cette passion qui se traduisit dans ses aigres-marines assombris.

-"Tu ne m'as pas répondu, mon petit ange," m'avoua Connors, d'une voix puissamment rauque qui aurait pu me faire gémir rien qu'à l'intonation de ce timbre grave et guttural à recouvrir mon corps de sensations tout aussi bien inédites qu'interdites alors que mon ventre, lui, était devenu l'habitation des papillons.