-"C'est la seule idée qui m'est venue," continua Connors, cette fois-ci son visage renfermé, désormais indéchiffrable, moi incapable de lire les réels sentiments qui l'habitait sur ce sujet que je voulais éviter depuis ce matin.
Le test de paternité.
Soit c'était Connors ou bien dans le pire des cas Conrad le père de mes filles. À cette simple pensée, je frémis, horrifiée par ce constat.
-"Tu sais aussi bien que moi que Conrad peut être leur père," lui rappelais-je d'une voix éteinte, sentant ma gorge se serrer, ravalant mes larmes.
Le visage de Connors se fissura. Ses poings se serrèrent rageusement, avec ce sentiment de colère et d'impuissance mêlée que je connaissais hélas. Sourcils froncés, il semblait réfléchir tandis que je me tus, ne sachant plus comment remédier à la situation alors qu'elle tournait au vinaigre.
Une tristesse sans nom m'envahit lorsque je vis Connors, les traits assombris. Il était torturé de l'intérieur. Je pouvais même le sentir. Son silence, ses poings si serrés que ses phalanges blanchirent, ses veines frontales ressortant me firent me rapprocher de lui, changeant de rôle, voulant le consoler pour une fois.
-"Ne soyons pas pessimistes," tentais-je de radoucir l'atmosphère déjà tendue avec un léger sourire malgré les larmes naissants perlant du coin de mes yeux. -"Tu es peut être leur père biologique, Connors,"
Toutefois, il secoua imperceptiblement sa tête.
-"Ce n'est pas de cela que je m'inquiète, mon amour" m'avoua-t-il, en passant une main sur son visage.
-"Alors c'est quoi?"
-"C'est du test ADN,"
-"Je ne te comprends pas. C'est qu'un test. C'est qu'une question d'un jour,"
-"Conrad et moi, nous sommes des jumeaux monozygotes ou pour faire plus simple, de vrais jumeaux, mon trésor. Nous sommes identiques. Nous sommes du même groupe sanguin et nous avons..."
-"Le même ADN," complétais-je à sa place, une main sur ma bouche, stupéfaite. -"Alors le test ADN est inutile?"
-"Pas tout à fait," rectifia Connors, en prenant ma main qui couvrait ma bouche, s'abaissant pour y parsemer de doux baisers, l'une de ses tactiques préférées afin de me faire oublié pour quelques minutes mes soucis qui ne cessaient que d'augmenter ces derniers temps. -"J'ai fait quelques recherches quand mon avocat m'a fait parvenir les papiers pour la garde mais je les avais complètement oublié. C'est désormais possible de connaitre qui est le père de tes filles même si moi et mon frère sommes des jumeaux identiques. Toutefois, c'est un long processus, mon ange. Cela prendra énormément de temps et nous devrons retourner à New York pour faire les nombreux tests,"
-"Est-ce fiable? Et nos filles dans tout ça? Je ne veux pas les impliquer davantage,"
-"Le test est fiable à cent pour cent. Pour nos filles, j'espère qu'une mèche de leurs cheveux sera nécessaire, " me rassura Connors.
-"Alors, ce test déterminera notre futur," lui avouais-je, le coeur lourd, n'osant point le regarder.
Cependant, Connors releva tendrement mon menton, pas du même avis funeste que moi. Nos yeux s'arrimèrent lorsqu'il prit mon visage en coupe, ce sempiternel sourire rassurant ne le quittant plus.
-"Qu'importe le résultat, je suis leur père, ma Becca. Et même si mon frère s'avère être le père biologique, avec sa trouble borderline, le juge ne le laissera jamais s'approcher d'Amalia et d'Amélie. Tout ira bien, tu m'entends?"
La détermination luisant dans ses yeux bleus me réconforta, me redonnant un peu d'espoir. Ses paroles ne me parurent point en l'air. Elles s'insinuèrent en moi, comme un avenir plus merveilleux et malgré la menace d'un résultat qui ne serait pas en ma faveur, je sus que Connors resterait à mes côtés. Comme pour appuyer ses dires, sa bouche chercha la mienne. Prudemment, il effleura ma lèvre inférieure attendant mon consentement, ses aigues-marines assombris de désirs, fixant mes lèvres.
VOUS LISEZ
Impardonnable Tome Deux
ChickLitOn a tous un passé qu'on aimerait oublier. Peut importe le temps qu'il faudra, certaines séquelles prennent du temps pour guerir. Et c'est le cas de Rebecca. Cinq longues années se sont écoulées depuis cette nuit fatidique. Cinq longues années se...