Chapitre 56

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J'ignorais d'où venait ce subît élan de courage. Frapper à sa porte au beau milieu de la nuit avec une nuisette assez révélatrice dévoilait une certaine audace que je croyais jamais en posséder. Certes, quoi qu'au tout début, l'appréhension m'avait paralysée. Comment ne pas se sentir toute petite,  surtout devant ce corps de dieu grec, de cet Apollon à moitié nu qui me lorgnait et qui me surplombait de sa carrure de demi-dieu avec cet éternel regard protecteur! Pourtant, une toute autre émotion m'habitait désormais dès que nos regards s'accrochèrent. Elle me consumait petit à petit, m'embrasant de toute part, me broyant d'un feu indomptable que seul lui pourrait éteindre. Et c'était tout sauf de la peur!

Nos yeux s'arrimèrent lorsqu'il glissa les bretelles de ma nuisette le long de mes épaules. Ses doigts me provoquèrent une décharge électrique lorsqu'il effleura ma peau. Je frissonnais à son contact, le souffle bruyant. Me retrouver à moitié nue devant lui fut une étape qui me parut assez embarrassante. Cela faisait des années que je ne m'étais pas mise à nue devant un homme.

Depuis cette nuit pour être plus précis.

Connors aussi s'en rendit compte. Mon souffle devint irrégulier alors que son troublant regard bleuté me jaugeait avec intensité. Je sentis mes joues s'empourprer violemment, toujours les premières à me trahir comme d'habitude quand son doigt dessina ma lèvre inférieure et qu'un souffle tremblant s'échappa de ma bouche. Mon corps, quant à lui, demeurait une statue, liquéfié par cette lueur énigmatique émanant de ses diamants bleus. Je n'arrivais ni à mettre un pied devant l'autre ni même à aligner une phrase cohérente, enivrée par son charme magnétique.

-"Tu es si belle," murmura-t-il, d'une voix profondément gutturale que mes yeux se fermaient délibérément.

Cette même voix familière qui ravivait un passé que j'avais tant voulu oublié autrefois me fit frissonner paradoxalement aujourd'hui.

Mon coeur tambourinant sourdement contre mes tempes, j'avançais timidement vers lui, pénétrant dans son antre, avec un seul sous-vêtement qui recouvrait ma féminité. Toutefois, comme à l'accoutumée, l'aîné des frères Hadès me devança. En un éclair, je me retrouvais dans sa chambre, plaquée contre sa porte, ses mains encerclant ma taille, mes cuisses écartées, lui au milieu d'elles tandis que mes mains se posèrent automatiquement sur mes seins, les recouvrant tandis que cette paire d'aigues-marines assombris me dictait l'opposé de mon acte, celui de ne pas lui cacher mon corps, surtout mes seins. 

Connaissant mon entêtement, cette amasse de muscles se pressa langoureusement contre moi, ne me donnant guère le choix que de retirer la dernière barrière qui recouvrait ma poitrine, lui dévoilant mes seins dont les tétons s'étaient érigés fièrement. Connors les admira, un sourire coquin aux lèvres puis prit l'un de mes seins dans ses mains, le malaxant. Avec une infinie douceur, il caressa l'une de mes auréoles rosées avant d'envelopper de sa bouche l'un de mes tétons. Interdite, mon souffle bloqué au niveau de ma poitrine, je guettais chacun de ses gestes.

-"Pourquoi as-tu si peur, mon petit ange?" me demanda Connors chaudement contre mon oreille, cessant de titiller mon téton durci.

-"J... je n'ai pas peur," le contredis-je alors qu'il venait de viser juste.

Le souffle erratique, mon corps devenant un brasier, je secouais énergiquement ma tête néanmoins.

-"Alors, pourquoi es-tu sur la défensive? Tu trembles, ma Becca," déclara Connors, ses deux mains me hissant davantage, son érection frôlant délibérément ma cuisse que je frémis, grisée et apeurée. -"Si tu n'es pas prête, je le comprend. Combien de fois dois-je te le répéter? Humm?" murmura-t-il, au creux de ma nuque d'une voix de gorge que mes yeux se fermaient à l'intonation de sa voix virile. 

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant