Chapitre 60

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Ses douces paroles m'avaient réchauffé le coeur. Il trouvait toujours les mots justes pour me réconforter dans les pires moments. Je me souvins de cette caresse sur ma joue qui s'ensuivit de son baiser solennel sur mon front et de ce regard indéchiffrable, ce regard dur et confiant mais paradoxalement doux avant qu'il appela la police les informant de l'évasion de Conrad et du potentiel assassinat du docteur Édouard qui s'occupait de lui.

Et depuis ce jour, nous n'avions plus eu aucune nouvelle de son frère jumeau, désormais recherché pour le meurtre du docteur.

Les minutes devinrent des heures. Les heures se transformèrent en jours, puis en semaines, puis en mois, toujours sans aucune nouvelle de son frère. Il s'était comme évaporé.

Aucune trace.

Rien.

Rosalie avait certes été interpellée toutefois, elle demeurait ferme sur son innocence. Malgré la bonne nouvelle de voir son acolyte enfermée pour complicité, je craignais cependant le retour fracassant de son fils.

C'était le calme avant la tempête.

Et ce calme me perturbait.

Conrad avait disparu de tous les radars.

J'ignorais comment il avait pu s'enfuir mais cela était présage de mauvais augure pour moi et sa disparition soudaine ne faisait qu'accroître non seulement ma paranoïa mais aussi ma peur pour la sécurité de mes filles.

-"Mademoiselle, nous sommes arrivés," me dit mon garde du corps en garant la voiture.

Le remerciant, je sortis de la berline noire, suivit d'autres gardes avant de prendre l'appel de Connors.

-"Becca, tu aurais pu m'en parler!"

Je grimaçais en guise de réponse, préférant me taire que de lui répliquer sachant pertinemment que j'étais fautive en disparaissant tôt le matin.

-"Ne bouge pas. J'arrive tout de suite!" tonna Connors à l'autre bout du fil.

-"S'il te plait, je dois être seule," tentais-je.

Un long silence s'ensuivit que j'en frémis craignant le pire.

J'entendis sa respiration bruyante.

Je déduisis qu'il marchait tel un lion en cage.

Aisément, je pouvais déduire qu'il était mécontent, voire même furieux de mon inconscience néanmoins je tins bon.

-"D'accord," grogna l'aîné des frères Hadès. -"Mais..."

Il s'arrêta cependant.

Je l'entendis souffler.

-"Ne t'inquiète pas. Je serais vite rentrée si c'est de cela que tu t'inquiètes. Trois gardes sont avec moi. Je ne risque rien, mon amour."

-"J'aurais pu t'accompagner," grogna-t-il.

-"La prochaine fois, je te le promets. Je serai de retour à la maison avant neuf heures, mon amour. Je t'aime,"

-"Me dire 'je t'aime' ne signifie pas que je t'ai pardonné pour ce que tu as fait ce matin. Bon sang, Becca! Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt? Nous aurions pu y aller ensemble,"

-"Je sais," bredouillais-je avant d'entendre son soupir lassé.

-"Fais attention, mon ange."

-"C'est noté."

-"Je t'aime moi aussi mais c'est la dernière fois que tu vas au cimetière toute seule. On n'a toujours aucune nouvelle de Conrad. Te rendre au cimetière même accompagnée de garde du corps ne garantit rien. Tout peut d'arriver,"

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant