Chapitre 49

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D'un pas assuré, je me dirigeais vers sa voiture, tôt le lendemain matin ne voulant point réveiller nos filles qui dormaient à poings fermés. La culpabilité me comprima la poitrine en songeant à elles. Moi qui voulais absolument éviter d'être un parent absent pour mes filles, me voilà mal partie. Néanmoins, aucune autre perspective était envisageable. L'unique chose dont je pouvais me réjouir fut que me filles étaient en sécurité, loin de la folie de Conrad et surtout qu'il n'y aurait plus de procès. Mais quel prix devrais-je payer pour ce si beau cadeau?

Alors, aujourd'hui, ce qui m'importait fut ce fameux rendez-vous, du moins, ce fameux compromis! Dire que cet appel ne m'avait pas paru suspect serait mentir. Pourtant, j'espérais sincèrement que Grégory allait nous aider et non rajouter de l'huile sur le feu comme sa charmante épouse, alias, Rosalie. Cependant, je devais impérativement discuter avec Connors avant de rejoindre son père.

Lorsqu'il m'avait dit vouloir mettre les choses au clair avec son paternel, je ne m'y attendais pas qu'il le fit hier soir et ce matin, devant sa voiture avec cet air impassible dont je n'arrivais toujours pas à cerner, je reconditionnais mon mental à ne plus céder ni à la panique ni à l'angoisse ni à quelques autres sentiments de peur ni au pessimisme. Pour une nouvelle journée, je ne voulais que du positif.

Cependant, j'avais omis un léger détail alors qu'il était l'aspect le plus crucial dont j'avais oublié de mentionner à mon mental et c'était mes sentiments, ou plutôt mes désirs car devant sa Bugatti noire, mon amant fut à tomber.

Son physique ne me laissait guère indifférente malgré mon visage sérieux et mon air quelque peu désintéressé toutefois lorsqu'il me sourit, mes barrières s'effondrèrent en un claquement de doigt. Je ressentis des papillons dans mon ventre et mon corps s'embrasait. Nul besoin de lire dans une boule de cristal pour déduire qui je rougissais. Déglutissant péniblement, j'avançais vers cet adonis dont le sourire ne fit que s'élargir à chacun de mes pas me rapprochant à lui tandis que son regard profond me caressait déjà, m'embrassait aussi.

Ses aigues-marines me scrutèrent attentivement, une étincelle y scintillait au fond, son torse, lui, se soulevait à un rythme lent contrairement à mon coeur qui cognait à un rythme anarchique contre mes tempes.

-"Bonjour," murmurais-je, lui souriant timidement en le rejoignant, la gorge asséchée.

Ses mains vinrent enlacer amoureusement ma taille avant qu'il effleura de sa bouche mon front. Sa carrure imposait virilité, dominance et surtout ce sentiment de sécurité. Son regard bienveillant coulant sur moi m'embrasa.

-"Bonjour mon petit ange,"

Sa voix fut sensuelle, l'intonation me poussant irrémédiablement à fermer les yeux savourant son timbre rauque si prêt de mon oreille, de ses mains robustes entourant mes hanches, de cette barbe de trois jours qui picotaient mes joues et de ses lèvres qui taquinèrent les miennes sans pour autant les goûter. 

-"Bien dormi?" me demanda Connors, toujours avec cette voix de gorge que je déglutis avec peine

-"Pas trop," arrivais-je à lui répondre sans balbutier alors que son regard devint perçant, embrasant ma peau, sentant mes joues prendre cette teinte colorée qu'il prit un malin plaisir à les dévorer du regard.

-"Moi, non plus, ma Becca,"

-"Comment ça s'est passé avec ton père?" l'interrogeais-je sur le qui-vive, voulant en savoir plus sur leur fameuse discute.

En guise de réponse, je n'eus qu'un soupir bruyant, même lassé. Sourcils haussés, je le dévisageais perplexe, devant sa réponse qui en disait assez long alors qu'il n'avait rien dit. Pourtant ce soupir en disait déjà beaucoup car Connors était celui qui montrait le moins ses sentiments et évitait soigneusement d'aborder les sujets sensibles.

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant