Impardonnable Tome Deux

Chapitre 17

-"Tu en es sûre de vouloir rester jusqu'à la fin? Je ne vais pas m'échapper, Becca," m'assura Connors, qui me dévisagea avec un sourire narquois.

-"Si, je vais rester," le défiais-je, croisant les bras sur ma poitrine, irritée par sa moquerie.

Moi qui croyait qu'il avait oublié que je détestais les hôpitaux et les piqûres, on dirait bien que je mettais une fois de plus trompée! Un fin sourire malicieux étira ses lèvres minces dès que ses aigres-marines s'attardèrent trop longtemps à mon goût sur mes seins. Un regard noir aurait suffit à remettre une personne à sa place. Pourtant, ce ne fut point le cas avec Connors qui me scruta avec un regard que je reconnaîtrais entre mille.

Celui d'un prédateur!

Et l'effet fut immédiat. Mon coeur s'emballa en un déclic, rien que par ses aigres-marines qui arrivaient à me transpercer, à lire en moi tel un livre ouvert. Ma gorge s'assécha aussitôt alors que son regard se fit plus insistant me détaillant avec une intensité troublante. Peinant à contrôler le rose qui montait à mes joues, j'évitais soigneusement cette paire de yeux scrutateurs qui finirent par me faire serrée mes poings devant cette fatalité.

Bon sang! Comment pouvais-je ressentir toutes ces émotions avec lui après tout ce qui s'était passé entre nous?

Tout avec cet homme était compliqué! Mes sentiments conflictuels m'empêchaient de penser de façon rationnelle alors que ma tête me suppliait de plier mes bagages et de m'enfuir au fin fond de la terre, là où il ne retrouverait ni moi ni mes filles. Pourtant, même si idée était certes alléchante, avec les jumeaux Hadès, mon plan tomberait sûrement à l'eau.

Ces deux frères marchaient toujours ensemble. Pire, je dirais, ils étaient comme mon ombre, me suivant partout. Ils connaissaient le moindre de mes faits et gestes que ça me terrorisait. Néanmoins, je ne montrais ni à lui ni à son frère à quel point ils me bouleversaient. À quel point, ils avaient chamboulé non seulement ma vie mais aussi celle de mes filles. Et malheureusement, il n'y avait aucun retour en arrière. Intérieurement, je priais que mes filles ne tomberaient point dans le marécage gluant de haine et de rivalité dans cette famille maudite.

-"Votre main," lui dit l'infirmière, une seringue à la main, ce qui me ramena à la dure réalité de le confronter une fois de plus.

-"Tout se passera bien, ma Becca," m'assura Connors, dès qu'il aperçut mes yeux écarquillés alors que c'était lui le donneur et pas moi.

Avec un hochement de tête, peu convaincue, je finis par me laisser choir sur le fauteuil, fatiguée par tous ses événement catastrophiques qui se succédaient dans ma vie sans que j'eus un moment de répit pour me remettre de mes émotions. Le retour des jumeaux Hadès et le délai que m'avait imposé Connors afin d'annoncer à mes, non, à nos filles, le retour de leur père m'avaient conduit à une nuit blanche. Mais ce qui m'effrayait le plus fut la transfusion et le réveil d'Amalia. Être impuissante alors que j'avais finit par supplier Connors de m'aider n'arrangeait en rien à cette peur grandissante, ça ne fit qu'au contraire accentuer mon angoisse!

Certes, la vérité avait déjà éclaté mais l'avouer à mes filles était une toute autre chose! Les perdre par ce mensonge ne m'avait jamais effleuré l'esprit et aujourd'hui, mes pires craintes risqueraient par se concrétiser si elles découvraient tout.

Secouant imperceptiblement la tête, chassant ses sombres pensées de ma tête, je me retournais vers Connors afin de savoir s'il avait terminé avant de comprendre hélas ma bêtise lorsque nos yeux s'arrimèrent, attirés l'un comme l'autre, charmés par l'interdit. Pourtant, ni lui ni moi n'osions se détacher. Ce fut impossible. Son regard enivrant me transperça, me liquéfia sur place que je serrais les poings, endiguant ses doux frissons parcourir mon corps.