Chapitre 8

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Prendre les taureaux par les cornes m'avait tout droit emmener au manoir de la famille Hadès, plus particulièrement dans la chambre de Connors. Ou comme je devrais vous avouer devant la porte de l'enfer! Après tout, le nom Hadès lui sciait à merveille! Il était vraisemblablement le prince des ténèbres. Certes, dangereux voire même nocif, toutefois, il était d'une beauté à en damner plus d'un! C'était lui finalement.

Connors Hadès. L'homme le plus mystérieux, ténébreux et effrayant que je pus connaitre. Et aujourd'hui, je n'avais plus d'autre choix que de le revoir après plusieurs années où peut être qui sait, il m'avait complètement oublié!

-"Masochiste!" me sermonnais-je en tournant la poignée de la porte sachant pertinemment qu'il s'y trouvait derrière. -"Fais le pour Amalia," m'encouragea ma conscience me donnant un semblant de courage.

Cependant, une petite voix me susurrait inlassablement que ce n'était que le début d'une longue série de catastrophes si je l'ouvrais. Mais, plus aucun autre choix s'offrait à moi désormais.

Je devais impérativement franchir mes peurs si je voulais que ma fille vive. Certes, j'eus, en premier lieu, du mal à croire que j'avais enfin réussi, toutefois, cette petite victoire fut de courte durée dès que ses aigres-marines s'ancrèrent aux miens. Ma gorge s'assécha d'un déclic alors que ma respiration devint erratique. Mon souffle se bloqua au niveau de ma poitrine lorsque nos yeux s'accrochèrent pour ne plus se détacher.

Rien que par son reflet, par son regard dangereux, je frissonnais de la tête aux pieds, perdant la notion du temps. Comme si ce dernier n'avait jamais disparu. Comme si, ses cinq dernières années loin de chacun ne s'étaient jamais écoulées. Que nous étions au final comme aux beau vieux temps!

-"Becca?" me dit Connors, ses aigres-marines étincelants que je déglutis avec peine ne sachant plus comment agir en sa présence.

Ma bouche s'ouvrit légèrement pour ne rien dire au bout de d'interminables minutes. Le même manège se répéta alors que je perdis mes moyens devant lui. Fichu corps! Fichu hormones!

Que me prenait-il à agir de la sorte? Comme une gamine devant son amoureux alors que ce n'était pas le cas. Oui, ce n'était plus le cas maintenant. Ce n'était pas le Connors d'il y a cinq ans et je n'étais plus la Becca de l'autre fois. Néanmoins, on dirait bien que je venais de faire un retour en arrière en redevenant cette même femme à l'époque. Plus vulnérable, plus crédule et plus stupide, tombant dans les bras d'un Don Juan qui ne fit que se moquer et s'amuser de moi telle une vulgaire marionnette qu'il jugea bon de jeter après s'être rapidement lassé.

-"Bonjour Connors," arrivais-je à articuler sans trop de difficultés essayant de mettre de côté cette soudaine colère qui commençait à pulser dans mes veines, me souvenant hélas, de ses paroles tranchantes tel d'un couteau qui avait finit par m'achever, me tuant d'un coup sec et brutal.

Me concentrant sur la raison de ma venue au lieu de me ressasser mentalement le passé, je pris une profonde inspiration tout en le fixant comme il le fit, tentant vainement de percer le mystère qui scintillait au fond de ses prunelles d'un bleu marine que j'en perdis la parole. Le long discours que j'avais méticuleusement préparé s'était comme qui dirait évaporé. Je n'arrivais plus à aligner un mot ou même une pensée cohérente correctement sans bégailler. Chose que je voulais à tout prix éviter devant lui ne voulant plus m'humilier.

Mais pourrais-je vraiment y arriver?

L'Adonis en face de moi fit remonter quelque chose que je croyais à jamais éteint en moi. Le désir! J'y pouvais même le lire dans ses aigres-marines luisant qui persistaient à me scruter avec une troublante intensité que je commençais subitement à me sentir à l'étroit dans sa chambre alors que cette dernière était spacieuse.

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant