Je sortis en dernier de sa voiture, assimilant nos paroles, toujours incrédule qu'on venait de franchir un cap qui me parut autrefois infranchissable voire même irréalisable. Habiter ensemble, nous quatre. Comme une famille.
-"Oui... Une famille,"
Je le revis me dire cette phrase. Je revis son sourire sincère, ce regard unique si intense, si rassurant et cette paire de yeux bleus dont le cocktail d'émotions l'avait rendu larmoyant. Une étrange émotion, autrefois interdite, que je redoutais ressentir, comprima ma poitrine à ce moment. J'eus l'impression que mes craintes sur lui s'avéraient fausses. Au contraire, je prenais le risque de rêver et mes rêves se concrétisaient.
Du moins, un seul pour l'instant.
Je vis nos filles courir vers notre nouvelle maison, nous laissant Connors et moi. J'entendis leurs rires mêlées de leurs cris de surprise et d'excitation qui me fit sourire.
-"Tu l'aimes?" me demanda subitement cette voix suave contre mon oreille.
Nulle besoin de me retourner pour reconnaître ce timbre rauque brûlant mon épiderme. Un long frisson parcourut mon corps. Son parfum musqué chatouilla mes narines. Son imposante carrure dominante eut l'effet d'un bouclier alors que son torse se colla contre mon dos. Sa main s'aventura sur mon épaule, effleura d'une lenteur meurtrière mon cou, afin de dégager mes cheveux roux, pour au final y laisser ses lèvres l'épouser d'un chaste baiser qui contre toute attente éprit mon être d'un feu incandescent.
Mon souffle devint irrégulier d'un claquement de doigt. Un feu se nicha aux creux de mes reins. Ce sentiment familier assécha ma gorge tandis que mon coeur fit ses siennes, me trahissant toujours lorsque cet adonis aux aigues-marines étincelants, au regard de braise coulant sur moi, était en ma compagnie. Mon coeur rata un battement lorsque sa main s'entremêla à la mienne avant qu'il prit l'initiative d'exécuter un pas de danse, me faisant tourner sur moi-même pour ensuite me retrouvée plaquer contre cette amasse de muscles, ce torse robuste et réconfortant enveloppé dans une chemise noire qui laissait libre cour à mes fantasmes. Déglutissant avec peine devant la tentation incarnée, je relevais timidement la tête, une myriade d'émotions m'assaillant dès que je vis la neige tomber, me souvenant de notre deuxième rencontre, le soir au bar.
Pouvait-on tomber amoureuse de la même personne une seconde fois?
On dirait bien que Cupidon me jetait trop de flèches maintenant. Ma bouche s'ouvrit, toutefois, Connors me devança plaquant ses lèvres avec fièvre contre les miennes en un baiser inédit. Ce fut magique, comme un soir d'un feu d'artifice. Mon corps s'embrasa.
Le peu de force qui me restait, je les utilisais afin de ne pas gémir. Cependant dès que sa langue vint taquiner la mienne, mes maigres forces s'évanouirent. Instinctivement, mes mains se nouèrent à sa chevelure corbeau alors que Connors approfondit notre baiser, me tenant fermement contre lui. Mon corps se cambra à son touché. Mes orteils frémissaient à ses lèvres divines et de cette bouche avide qui en réclamait davantage.
Je perdis toute notion du temps, savourant ce baiser qui était loin d'être le dernier. Mes yeux se fermèrent automatiquement alors qu'il intensifia notre baiser. Ma tête rejetée en arrière, je répondis à son appel de me laisser consumée par cette passion ardente. Cependant, toute bonne chose a une fin et je le comprit dès qu'il rompit notre baiser. Interdite, les lèvres boursouflées, je le dévisageais incrédule. Son pouce traça ma lèvre inférieure tandis que j'étais à bout de souffle. Mon coeur tambourinait contre mes tempes. Mon souffle fut anarchique.
-"Tu ne m'as toujours pas répondu, mon petit ange?" me demanda l'aîné des jumeaux Hadès à brûle-pourpoint.
Perplexe, je le scrutais ignorant où il voulait en venir. Mon froncement de cils lui fit répéter sa question.
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Impardonnable Tome Deux
ChickLitOn a tous un passé qu'on aimerait oublier. Peut importe le temps qu'il faudra, certaines séquelles prennent du temps pour guerir. Et c'est le cas de Rebecca. Cinq longues années se sont écoulées depuis cette nuit fatidique. Cinq longues années se...