Chapitre 53

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-"Toi, moi et nos filles,"

Ce fut ma seule requête même s'il me l'avait proposé hier. Ses mains pressèrent les miennes. Son torse se soulevait rapidement alors que j'étais appuyée dessus. Toutefois, Connors ne me répondit pas pour autant, me laissant dans le désarroi.

Le soleil allait bientôt se coucher pourtant ni lui ni moi n'osions bouger. Un silence complice nous entourait. Nos filles étaient parties ramener le flan mais j'étais à parier qu'elles devaient certainement le manger. Un sourire naquit sur mes lèvres en les imaginant dans la cuisine, leurs visages souriants, leurs regards gourmands et leur ignorance.

-"Tu penses à quoi?" me demanda cette voix virile chaudement contre mon oreille.

Un soupir d'aise s'échappa inconsciemment de mes lèvres en me nichant davantage contre son torse saillant, mon doux péché, alors que ses mains vinrent enlacer amoureusement ma taille. Sa bouche se promena sur ma nuque y parsemant des baisers à chaque fois plus coquins.

-"À nos filles," murmurais-je, sans pour autant me débattre de sa bouche avide.

-"Tu le veux vraiment, mon ange?" me susurra Connors, au creux de mon oreille, d'une voix profondément rauque. -"Tu veux qu'on habite ensemble?"

-"Tu ne le veux pas?" lui demandai-je, rejetant ma tête en arrière, le regardant, le souffle coupé guettant sa réponse alors qu'au fond, j'étais troublée davoir acceptée aussi aisément sa proposition d'emménagement.

Finalement, ses mains robustes encadrèrent mon visage, son souffle devint lourd. L'atmosphère électrisante rendit ma respiration anarchique et se dégrada davantage dès que sa bouche se rapprocha dangereusement de la mienne, ses aigues-marines pétillants, une lueur plus que familière y régnant.

-"Si tu m'avais dit oui hier, nous serions déjà chez moi aujourd'hui," m'avoua Connors, ses yeux, un océan d'encre, ses aigues-marines désormais assombris.

-"Mais?" répliquais-je, évitant son regard.

Avec appréhension, je finis pourtant par relever la tête alors que les secondes s'écoulaient et que je n'avais toujours obtenu aucune réponse. Quelle fut ma surprise toutefois de le voir me scruter, ses aigues-marines scintillants ne me lâchant plus, sa bouche se posant sur mon front, la seconde suivante, y laissant ses lèvres m'offrir un tendre baiser.

-"C'est un non?" lui demandai-je à brûle-pourpoint, ne sachant comment interpréter ce doux baiser.

Un sourire rayonnant illumina son visage empreinte de virilité.

-"C'est un oui, mon coeur! Toutefois, je veux que tu me fasses confiance avant tout et cela signifie de déterrer cette affaire. Dimitri et Conrad doivent être de mèche. Pour Elena, je l'ignore."

-"Mais, je te fais confiance!" répliquais-je fermement.

Un léger sourire flotta sur ses lèvres. L'aîné des frères Hadès me dévisagea longuement. Nos yeux arrimés, son doigt traça ma lèvre inférieure, me sondant avec cette paire de diamants bleutés indéchiffrables.

-"Vraiment?" osa-t-il me questionner, le souffle lourd. 

J'hochais la tête aussitôt.

Depuis le début de notre rencontre, je ne lui avais jamais offert le bénéfice du doute pour au final découvrir qu'il me protégeait et que le menteur fut Conrad. De plus, ce serait impossible, voire fou, que ce fut Connors malgré tous les zones d'ombres qui nous entouraient et l'avertissement de Dimitri.

Et ce dernier...

Indépendamment de notre longue amitié, devrais-je cependant lui vouer ma confiance malgré toutes ses preuves le condamnant?

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant