Chapitre 61

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Une promesse demeure une promesse.

Elles ne doivent pas être brisées.

Du moins pas toutes.

Ne jamais laisser les frères Hadès nous approcher.

Ne plus redonner de chance à Connors.

Ne plus lui vouer une confiance aveugle.

L'oublier.

Oublier cet amour passé, non-réciproque.

Je me souvenais de toutes mes promesses faites à la naissance de mes filles. Ses paroles resonnèrent en moi. Elles étaient ancrées au plus profond de mon être. Elles devinrent mes principes, mon mantra afin de ne plus sombrer dans ce marécage gluant de rivalité, de conflit et de folie que m'avait entrainé ces deux frères aussi ténébreux et séduisants que machiavéliques.

-"Les jumeaux diaboliques, " m'avait une fois avertit Rosalie.

-"Pour une fois, leur mère avait raison mais quelle époque!" pensais-je.

Tout me parut soudain lointain.

Comme dans un autre monde.

Un monde que je ne remettrais plus jamais les pieds.

Plus d'une fois, j'avais perdu la notion qu'était la vérité et le mensonge, la réalité et l'illusion, l'amour et le désir.

Nombreuses furent les fois où je m'étais bercée de leurs douces paroles.

Aujourd'hui pourtant, cela me semblait radicalement différent qu'il y a cinq ans.

Je ne doutais plus de Connors. Il m'avait plus d'une fois démontré sa sincérité et son amour.

Et comment ne pas le croire maintenant?

Ce regard singulier semblait transpercer mon âme.

Mon âme vibra par cette étincelle luisant dans ses yeux bleus.

Ses derniers lisaient en moi comme dans un livre ouvert.

Mon coeur fit un bond dans ma poitrine.

Agenouillé, l'écrin dans sa main droite, Connors me dévisagea longuement, un sourire en coin, ses yeux luisant de promesses.

Je pris plusieurs secondes à assimiler ses paroles.

Me redemandait-il de l'épouser?

Rêvais-je?

Non, au contraire, ce n'était pas un rêve.

Les martèlements de mon coeur redoublèrent d'intensité alors que cette paire d'aigues-marines s'arrima à mes yeux gris.

Aucun son ne sortit pour autant de ma bouche, trop bouleversée.

Mes yeux s'accrochèrent aux siens et devant mon mutisme et le choc qui devait certainement se peindre sur mon visage, il réitéra sa demande, cette fois, ne cachant plus son sourire coquin alors que je virais au cramoisie.

Mes joues me trahissèrent, devinant leur couleur écarlate à chaque fois que j'étais nerveuse tandis que sur le visage de l'adonis qui fut devant moi, s'esquissa un sourire rassurant.

Le temps fut comme suspendu et plus rien semblait m'importer.

Plongée dans cet océan qu'était ses beaux yeux bleus, j'en oubliais même la présence des gardes.

Ses billes bleutées me scrutèrent attentivement, m'embrassant du regard, lisant mon âme et vu ce sempiternel sourire qui ne le quittait plus, il devait sûrement deviner ma réponse.

Impardonnable Tome DeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant